Première période
Donc, en ce samedi après-midi, je me rends à Saint-Cloud en prenant le Métro puis le Bus, la journée est ensoleillée bien que le fond de l’air soit frisquet. J’arrive à la gare de Saint-Cloud, et j’attends à l’abri dans une cabine téléphonique que Nabil passe me prendre en voiture. L’idée est d’aller rattraper un peu le temps perdu en allant boire un verre dans un café ad hoc. Les cafés sympas nesemblent pas courir les rues à Saint-Cloud, mais Nabil a deux ou trois bonnes adresses sous le coude, et nous levons finalement les nôtres de conserve pour trinquer amicalement. On a le temps de discuter une bonne demi-heure, et puis on se met en route pour la fameuse Médiathèque de Saint-Cloud, que ni lui ni moi (of course) ne connaissons, mais qui se révèlera être un endroit magnifique, un peu à l’écart de la route, posé non loin d’une fontaine et au beau milieu d’un petit parc de bon aloi. Nous avons marché un peu pour arriver à cette oasis urbaine, et nous sommes pile-poil à l’heure. Un membre de l’équipe municipale nous interpelle depuis l’intérieur en nous informant que les réjouissances allaient commencer sous peu. Dont acte !
La salle de la médiathèque clodoaldienne est bien remplie, et ne restent que quelques chaises vides au fond de la salle. Après une courte attente, durant laquelle nous pouvons lire la petite brochure de présentation du groupe (fort bien réalisée, ma foi), l’organisatrice de la sauterie, Sophie, nous fait un court laïus introductif, avant de laisser la place à mes amis Aldona et Raphaël, accompagnés exceptionnellement par Stephen, le magique contrebassiste bronchitique et écossais (l’un n’empêchant pas l’autre, bien au contraire, même s’il faut avouer que cet écossais-là possède une forte propension à soigner sa bronchite chronique à l’aide d’un breuvage malté dont la Loi Evin m’interdit de révéler qu’il s’agit de Whisky). L’ambiance dans la salle est un peu retenue au début, il faut dire que le public présent est relativement peu jeune - quelle belle litote ! Mais je vous jure qu’après 2 titres les choses commencent à prendre une autre tournure, et Aldona met Saint-Cloud à ses pieds, ou dans sa poche, comme vous voulez. Ses talents innés de show-woman alliés à ses techniques de comédienne aguerrie achèvent de conquérir un public, certes certainement curieux, mais probablement pas acquis a priori à la cause d’une chanteuse inconnue (pour l’instant) et qui chante, qui plus est en polonais, en russe et en lapon (petit Patapon).
Moi je trouve le concert (qui dure plus d’une heure) vraiment excellent ; il est vrai que je connais les chansons presque par cœur à présent (même si les interprétations changent subtilement d’un concert à l’autre), mais le feeling est différent à chaque fois, ainsi d’ailleurs que le public et la salle. L’acoustique d’icelle est très bonne, le son très chaud, à l’instar de la température qui règne dans la salle. Nous sommes entourés des CDs qui sont proposés aux membres de la Médiathèque, et Aldona me dira qu’elle a apprécié le fait de jouer au milieu de tous ces Maîtres et talents de la Musique. Je dois dire que si je trouve la prestation musicale très bonne aujourd’hui, c’est sans doute aussi parce que cela faisait un mois que je ne les avais pas entendus ; Aldona avait pris un petit break et puis ils ont pas mal répété dans l’optique d’un nouveau spectacle, et aussi en vue d’une soirée importante à la Maison de la Radio, dans le Studio de laquelle ils vont participer en direct à une émission hebdomadaire. Inutile de vous dire que j’en serai ! En ce samedi 18 mars, j’entends pour la première fois un ou deux titres, dont un chant a cappella mené à un rythme d’enfer, et je redécouvre les autres titres grâce à la contrebasse imposante et inspirée, feutrée ou funky de Stephen.
Après un rappel sans ambiguïté, le concert s’achève, et Aldona, comme à son habitude, se transforme en VRP pour vendre son dernier CD et inscrire qui le veut sur le Livre d’Or. Vu la température infernale qui règne en ces lieux, Nabil et moi décidons de nous éclipser à l’extérieur, non sans avoir (1) récupéré un petit toast accompagné de son verre de Blanc et (2) salué Raphaël, qui nous accompagnera dehors, du coup, où la température a considérablement baissé depuis notre arrivée il y a une heure et quart. Je présente Nabil à Raphaël, et nous discutons près de la sortie du bâtiment. Ce qui est très amusant, c’est que les gens qui sortent nous saluent chaleureusement, en mélangeant dans une même ferveur indiscriminée leurs remerciements (mérités) à Raphaël avec leurs remerciements (totalement indus) à Nabil et à votre serviteur ! Une dame demanda même à Nabil si c’était lui qui jouait de la contrebasse ! J’espère que les capacités auditives de cette brave dame sont supérieures à ses capacités visuelles, faute de quoi je me demande ce qu’elle a pu apprécier de ces quelque 75 minutes de bonheur.
Nous laissons les gens sortir, qui nous remercient systématiquement : Nabil et moi-même profitons de façon éhontée du talent de Raphaël sur ce coup là, mais finalement ces expressions chaleureuses de congratulation, fussent-elles imméritées, font du bien par où elles passent ! Oui, j’en toucherai deux mots à mon égo, promis ! Nous prenons finalement le chemin inverse ; il fait vraiment trop froid dehors pour risquer la pneumonie – surtout, fis-je remarquer, avant une date capitale pour le groupe à la Maison de la Radio. Il serait en effet fort regrettable que la Radio en question fut celle administrée dans quelque hôpital ou quelque clinique pour cause de refroidissement inopiné et intempestif… Nous rentrons, donc ; la salle est complètement vide, à l’exception de Sophie, de Stephen, et d’Aldona. N’ayant pas encore eu l’occasion de saluer cette dernière, je lui fais la bise et lui présente Nabil, qui fut, soit dit en passant, conquis par le talent, la vivacité, l’originalité et le dynamisme de la formation qu’il vit jouer ce soir là -- OK, OK, je n’en jette plus ! Mon ami s’est même fendu de l’achat du dernier CD, très bon, du groupe. Je suis ravi qu’il ait aimé, vraiment. Depuis le temps qu’il entend parler de ce groupe, il aura enfin eu l’occasion de les voir en chair, en os, et en notes !
Nous discutons le coup tous ensemble, je me ressers un peu de vin, reprends une petite crêpe fort bienvenue et j’apprécie cet after-concert à sa juste valeur. Nous parlons un peu de cette fameuse date à Radio France le mardi suivant, qui semble préoccuper mes amis ; il est vrai que cette soirée en direct est importante de par les répercussions positives qu’elle est à même d’engendrer… Je serai là pour les soutenir.
Seconde période
Nabil et moi prenons congé de cette aimable assistance, et nous mettons en route pour un autre café typique de Saint-Cloud, en réalité l’un des très rares bars ouverts à cette heure-ci un samedi soir dans cette ville certes très belle mais aussi très calme – surtout dépassée une certaine heure… Nabil a décidemment plus d’un tour dans son sac, et me conduit jusqu’à un estaminet fort sympathique dans lequel nous prenons chacun 2 bières et discutons longuement. Nous conversons sur des sujets divers, la musique, la vie d’artiste, nos boulots respectifs, la vie quoi ! Nabil me parle de sa Belle-sœur qui va passer au SUNSET, club de Jazz des environs des Halles le jeudi 23 mars 2006 ; je prends bonne note (c’est le cas de le dire) de cet évènement à venir. Je suis ravi de passer du bon temps avec Nabil, et cela doit être réciproque puisqu’il suggère d’aller nous sustenter dans un chouette restau italien (tenu par un égyptien) non loin de là. Bonne idée ! Nous n’allions pas nous en tenir là, tout de même, et puis il est vrai que cela faisait un bail que nous ne nous étions pas vus.
J’ai réglé les 4 bières et Nabil me dit qu’il m’invite au restau pour fêter son nouveau travail et ses nouvelles responsabilités, qui comprennent la gestion de l’outil e-learning (à la Gérald) ainsi que les relations souvent concises, précises et efficientes avec les formateurs en anglais de son équipe, notamment une certaine Isabelle, que j’ai hâte de connaître, au vu de ses qualités humaines immenses, d’après ce que Nabil m’a dit. Bref, j’accepte avec plaisir cette invitation spontanée. Nos pas nous mènent donc (en réalité nos roues) dans un restau tout illuminé, à l’accueil affable, et aux pizzas peu chères - comme on dit à Marseille, dont nous parlâmes du reste dans la conversation. Nous abordâmes des thèmes plus personnels dans ce lieu un peu plus propice aux discussions plus intimes pour cause de clients rares et éloignés de notre table. Le petit apéro maison fut offert, et les pizzas se révélèrent en effet succulentes, géantes et piquantes ! Nous évoquâmes divers souvenirs tirés de nos expériences passées, j’allais dire de nos vies antérieures… Nabil me dit que je suis cordialement invité à Alger pour les vacances d’été, et je suis fort honoré de cette proposition qui demande bien entendu confirmation. Au cours du repas je fis allusion à de merveilleux souvenirs de vacances, au Portugal, en Espagne… En parlant d’Espagne, nous avons évoqué avec une émotion non retenue notre ex-collègue Magda, toujours encline à passer des soirées au milieu d’une faune interlope, et pour le moment encore à Barcelona. Nous évoquâmes également notre amie Sèm, retenue ce soir par d’autres obligations, ainsi que par une élongation. Mais ce n’est que party remise, et gageons que notre prochaine rencontre se fera dans un restau italien fameux à deux pas de la Place d’Italie - comme de bien entendu… J’intronise Nabil en tant que mon Coach Amoureux Personnel (CAP, quoi), et je me demande quels résultats miraculeux vont bien pouvoir naître de cette collaboration inattendue !
Nabil me reconduit à la gare de Saint-Cloud, où un train en direction de Paris a le bon goût de passer moins d’une minute après que j’ai foulé le sol du quai idoine. Je repense à cette soirée mémorable pendant le temps que dure le trajet, entrecoupé des arrêts de circonstance dans toutes les gares se trouvant entre Saint-Cloud et Saint-Lazare. Je prends le Métro avec un changement entre la ligne 14 et la ligne 8, et j’arrive tardivement chez moi, avec la ferme conviction d’avoir passé l’une des meilleures journées de ces quelques dernières semaines.