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Secret de POLOCHONELLE !

78b0e80d24505705ca7a99b0d867581c.jpgAprès-midi mitigé. Samedi 20 mars 2006. Ayant enfourché mon vélo, m’étant muni de mon sac à dos multi usage Samsonite, et ayant enfilé une paire de lunettes de soleil Nike récemment achetée, je m’élance gaiement en direction de la Tour Eiffel posée au beau milieu de son Champ de Mars. Objectif : assister et rendre compte de la très décalée Pillow Party qui se tient là vers 17h00. Les instructions, disponibles sur le site Web des organisateurs, étaient claires : votre mission, si vous l’acceptez, sera de vous munir d’un oreiller en plumes naturelles, et de vous regrouper entre l’Ecole Militaire et le Mur de la Paix. Ensuite, vous attendrez le coup de sifflet strident qui déclenchera les hostilités. La bataille sera bon enfant : on ne s’attaquera pas aux gens sans oreiller, ni aux photographes (et il y en aura un nombre appréciable), et on sera là pour s’éclater ! Et aussi, principalement, faut-il le préciser, pour éclater ses oreillers...

Pour ma part, la seule arme que je m’autorise est mon appareil numérique, et je ne compte pas me joindre aux belligérants, dans le but de protéger (1) le PC portable que je transporte sur mon dos, (2) mes lunettes récemment achetées, (3) mon appareil photographique, et enfin… (4) ma modeste personne ! En outre, je suis venu dans le but de rendre compte de cette manifestation et je me dois de ne pas prendre parti, déontologie oblige !

 

4ba8f4987cabeb4857af4d81c16ce8ea.jpgArrivé sur le Champ de Mars un peu avant 17h00, j’accroche mon vélo à un poteau providentiel et je me dirige sur l’esplanade afin de repérer les premiers arrivants. Je remarque immédiatement (mais comment ne pas la voir ?) une jeune femme affublée d’un pyjama bigarré et d’un maquillage assorti, et bien évidemment, équipée du fatidique oreiller. Je vais jeter un coup d’œil au Mur de la Paix, régulièrement malmené, mais qui a l’air en bon état aujourd’hui. Il est presque 17h00. En face du Mur, il y a une petite esplanade, et, juste de l’autre côté de la rue, se tient l’Ecole Militaire. Il y a aussi une statue imposante sur laquelle sont d’ores et déjà juchés quelques photographes plus ou moins (a)mateurs, mais certainement tous amateurs d’évènements insolites, et celui-ci promet de l’être ! On sent très fortement le Buzz qu’il y a eu autour de ce happening : l’ambiance est rieuse, jeune, branchée, festive, et l’on parle de Blogs et d’Internet. Les participants (y compris votre serviteur) se sont en effet inscrits sur le site Web officiel et ont reçu à la dernière minute un mél (voire un SMS pour les plus retardataires) leur précisant les coordonnées du point de rassemblement. Belle organisation…

 

a12db3bff0249a00fd786d660a47b33c.jpgDu haut de mon promontoire, j’aperçois même maintenant une équipe légère de télévision. Les photographes sont légion. Le nombre des présents ne cesse d’augmenter. A l’heure dite, la foule doit bien être d’une centaine de personnes, attendant toutes fiévreusement de se mettre consciencieusement sur la figure ! Chacun tient précautionneusement son précieux oreiller, lequel peut être petit ou grand, blanc ou coloré, dégoté au grenier ou acquis tout spécialement. Les organisateurs, vêtus de rouge, prodiguent leurs dernières instructions. Le soleil est de la partie, se masquant occasionnellement mais brillant la plupart du temps. En arrière plan, la majestueuse Dame de Fer, impassible face à l’excitation grandissante. Quelques touristes perplexes regardent de loin cet étrange attroupement, les plus courageux (ou les plus curieux) viennent aux nouvelles.

 

Soudain, le coup de sifflet tant attendu, tant espéré, retentit ! Tout le monde se rue sur tout le monde, et la foire d’empoigne est générale. Les photographes s’installent aux endroits les plus stratégiques, qui sur la statue précédemment citée, qui sur les barrières c790ffaad068f31261be46c817b18ed0.jpgmétalliques, qui osant même se rapprocher des combattants pour saisir sur le vif des expressions guerrières ou extatiques… Pour ma part, je grimpe prestement sur l’assemblage de barrières métalliques et je photographie tous azimuts, mon petit appareil numérique rivalisant avec les boîtiers d’apparence plus professionnelle brandis par mes3d431fbb1e2915bdf36978a783a09652.jpg collègues photographes. Je filme même durant une poignée de secondes cette belle pagaille. Bientôt les plumes commencent à voler, et tout le monde redouble d’efforts. Des cris fusent ça et là. Des noms d’oiseaux se font entendre ; cela tombe bien, les plumes se font plus nombreuses. Sur quelques mètres carrés, on a l’impression que la neige s’est mise à tomber en plein mois de mars. On dénombre quelques victimes suffocantes, qui recrachent quelques plumes, l’air content néanmoins ! Les victimes repartent à l’assaut. Au bout de dix minutes, il ne reste plus beaucoup d’oreillers intacts. Au bout de quinze minutes, seuls les derniers acharnés s’escriment encore à user de ce qui leur reste d’oreiller. Conséquemment, un second coup de sifflet officialise la fin des combats. Tout le monde rigole bien, et le sol se retrouve  couvert de plumes blanches, comme en plein hiver, pareil à une couche de neige miraculeuse, que les rafales de vent se chargent de disperser...

 

Des guerriers exténués profitent même de ce matelas duveteux pour s’y allonger et récupérer leurs forces.Les photographes, s’étant rapprochés du champ de bataille, photographient à qui mieux mieux, cherchant l’angle inédit, recherchant la situation insolite. Moi je photographie les photographes. Je contemple amusé le sol jonché de belles 8d041e41b6ceb103fc6e998cefd06be3.jpgplumes blanches… Des bourrasques de vent intensifient la similarité avec une scène hivernale, d’autant que d’aucuns se saisissent de quelques plumes afin de les projeter sur les ultimes survivants. Mission accomplie ! Je m’éloigne, fort amusé et heureux d’avoir assisté à ce déchaînement de polochons… Je reprends mon vélo et regagne mon quartier ; en passant devant l’hôtel Ramada, Boulevard de grenelle, je décide8adfce8de6c829b1539f908c301a6052.jpg soudainement de m’y arrêter pour me remettre de mes émotions, taper ce texte sur mon laptop embarqué tant que les souvenirs sont frais, et accessoirement prendre un café. Je demande si une connexion Wi-Fi est disponible, et le dynamique et sémillant réceptionniste m’informe que oui. Je me rendrai compte qu’elle est payante, et ne débourserai pas les 5 euro nécessaires à la demi-heure de connexion. Mais je profite du calme de l’endroit, et de mon café. Arrivé à la fin de mon compte rendu, voilà-t-y pas que débarquent une vingtaine de touristes anglais à vélo, certains se précipitant vers les toilettes, d’autres déposant dans le hall leur attirail de parfaits cyclistes, et tous parlant en même temps et assez bruyamment…

 

Je considère que cette arrivée imprévue (en tous les cas pour moi) sonne le gong de ma présence en ces lieux, et je verse donc mon obole de 3 euro au réceptionniste (légèrement débordé, là) en règlement de mon kawa. Décidemment, cette après-midi aura été riche en émotions de tous ordres, et je me réjouis déjà de vous faire partager ce récit, accompagné comme il se doit des photos ad hoc. Tout ceci fournira de plus un excellent complément au billet que j’ai publié sur le site Paris15.fr ! Disons qu’en ce samedi 20 mai, j’ai un peu fait mon journaliste, et je dois dire que c’était vraiment loin d’être déplaisant ! Alors à bientôt ici même pour de nouvelles aventures extraordinaires…

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