Comme promis, David, ce petit texte t’est dédié. En espérant te revoir prochainement.
Guère envie d’écrire ce matin. Le week-end fut plutôt pas trop mauvais, pourtant. Surtout si l’on considère que le dimanche vers 2 heures du matin, ce n’est plus vraiment le week-end... Vendredi 2 mars 2007 au soir, une séance d'une heure de torture de stretching et abdo-fessier au Club Med Gym de Volontaires, qui me fait découvrir des muscles jusque là absolument inoffensifs ; samedi 3 mars 2007 au matin, une heure de jogging au parc Georges Brassens suivi d’un plaisant café avec quelques peupladiens coureurs ou pas, et après-midi passée en présence de mon ami chilien Sebastiàn, avec lequel j’ai fait un point sur son site Web, à la suite de quoi nous sommes allés manger dans un petit restau japonais de la rue de Lourmel. Après avoir dîné d’une excellente soupe et de non moins appétissantes brochettes, je repassai chez moi pour récupérer quelques affaires et je me mis en route pour le Champ-de-Mars, où j’avais donné rendez-vous à quelques peupladiens pour assister nuitamment à la fameuse éclipse de lune. J’arrivai sur zone vers 23 heures ; je discutai le coup avec quelques personnes, et je fus ravi de voir débouler Khazâd, suivi de peu par ma bonne amie M. Je passerai l’essentiel du reste de la soirée en leur très agréable compagnie, et ferai la connaissance du très sympathique D. par la même occasion. Quelques bouteilles sont ouvertes, et quelques petites choses sont grignotées. L’ambiance est fort conviviale, et je découvre avec plaisir de nouvelles têtes, qui émergent de temps à autre des duvets où elles sont plongées. La nuit est douce, bien que sur le tard il fera un tantinet frisquet, mais l’humidité finit par nous tomber dessus, assis que nous sommes sur la pelouse du Champ-de-Mars, qui porte d’ailleurs bien son nom ce soir, puisque nous sommes en mars et qu’une bonne âme a apporté du Champ’ ! Je m’éclipse moi-même vers 2 heures du matin, après avoir pu tout de même admirer l’orbe lunaire masqué par l’ombre de la Terre, en dépit de nuages farceurs et maraudeurs… Matinée du dimanche 4 mars 2007 cool, un peu de ménage, j’héberge une Listening Session de Blues à partir de 13 heures, à laquelle nous serons finalement 4 au lieu de 7, puisque nous compterons 3 défections, voire 4 pour cause de turbulences inopinées, mais cela est une autre histoire… Les invités ont très gentiment apporté des bonnes choses à manger, et je me suis fendu d’un petit mousseux.
Cette après-midi d’écoute de Blues m’a fait cogiter, l’air de rien, et j’ai fini par prendre conscience, comme une soudaine révélation dans la solitude de cette fin de dimanche, que j’ai une trop fâcheuse propension à (1) m'enflammer trop rapidement et (2) m’accrocher aux chimères que je me fabrique moi-même ; je m’agrippe sans vergogne aux projections affectives que je façonne moi-même et, forcément, je tombe de haut lorsque la réalité me rattrape. Et la réalité finit toujours par se rappeler à mon bon souvenir. Les anglais ont une excellente expression pour cela : to build castles in the air. Construire des châteaux en Espagne. Le fait est que je m’étais construit une magnifique forteresse dans les airs, qui s’est dématérialisée soudainement, avec pertes et fracas, hier soir. Pschitt ! Dure chute, même si au fond de moi je n’étais évidemment pas dupe de cette illusion à laquelle je m’accrochais. Mais ces illusions peuvent aussi donner une très belle raison de vivre, une très réelle sensation d’exister. Dommage que ces illusions fassent long feu. Je m’étais embarqué dans un rêve, que j’entretenais au point qu’il me paraissait presque réel. Le souci c’est que pour transformer cette sorte de rêve en réalité tangible, il faut être deux. Sinon, il se passe ce qui s’est passé ce soir de pleine lune dominicale : atterrissage en catastrophe, sans éviter le crash douloureux. Difficile de reprendre l’avion après ça, le traumatisme creuse son sillon et il devient de plus en plus ardu de s’échapper de cette ornière qui tourne beaucoup plus rond que moi. Du coup, impossible de dormir cette nuit, couché à une heure indue, moult pensées récalcitrantes, travail intérieur forcément déstabilisant. Mais la nuit joua peu ou prou son rôle lénifiant et le grand soleil de ce lundi matin me redonna quelques forces, quelques raisons d’espérer que le sillon n’est pas si profond, que l’ornière n’est pas si insurmontable, que la vie continuera son cours malgré tout… et que je pourrai apprendre de ces déconvenues récurrentes. On se rassure comme on peut…
Commentaires
Alors à bientôt au Club Med Gym ! Enfin dès que ma cheville le voudra bien :-)...
Waouhhh... Merci Niko! Je suis très touché par cette prompte dédicace... sitôt dit sitôt fait, j'aimerais être aussi efficace. S'agissant des chateaux en Espagne, on en construit tous, enfin en tout cas moi j'en construit (des grands, des petits, avec des tourelles, des douves, des donjons, des oubliettes...) et j'en suis fier! Même si c'est vrai que les atterrissages sont parfois difficiles... A très bientôt pour disserter sur le rêve... David