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Retraite & Concert !

C’est un peu avec des sentiments mêlés que j’abordais cette fin de semaine ; en effet, ayant rompu avec Sandra la semaine précédente, je suis à la fois triste et confus mais aussi plein de joie de me sentir libre et d’échapper à l’emprise et aux colères de mon ex partenaire. D’autre part, ce week-end promettait d’être intéressant pour cause de deux évènements distincts et n’ayant rien à voir entre eux, mais auxquels j’allais participer. Je pars en Normandie pour deux jours pour une mini-retraite bouddhiste en compagnie d’autres pratiquants que je connais bien, et le dimanche soir, après un transit par Paris, je file à Lille pour assister au dernier concert français de Mark Knopfler de sa tournée 2005. Ces deux évènements m’emplissent de joie, dont j’ai bien besoin en ce moment après ma rupture d’avec Sandra pour cause d’incompatibilité d’humeur. Cela me rappelle une phrase de Knopfler qui disait que si sa musique pouvait permettre ne serait-ce qu’à une personne d’oublier ses problèmes, alors il était content. Il peut être content. 

Bref, c’est vendredi et après ma journée au Centre de Ressources du Technocentre Renault, je me munis de mon sac de voyage et d’une sacoche personnelle et je prends la navette en partance pour Versailles-Chantiers, où m’attend un train direct pour Montparnasse, gare de départ pour la Normandie. Ce que j’ignorais encore en voyageant par bus jusqu’à Versailles, c’est qu’une autre personne attendait un train. Malheureusement, elle l’attendait assise sur la voie ferrée, avec la ferme intention d’embarquer pour son dernier voyage. Ce suicide a provoqué un beau cafouillage dans la circulation des RER et après que je me suis renseigné auprès d’agents compétents (les annonces-micro n'offraient aucune information valable) je décidai de repartir vers la gare de RER Bir-Hakeim, et de là, prendre le métro jusqu’à Montparnasse. Je pensais arriver juste à temps pour attraper mon train mais la circulation de celui-ci était également affecté par le suicide (j'aurais pu m'en douter) et ledit train eut plus d'une heure de retard sur l’horaire prévu. D’où une foule abondante sur les quais, chose qui n’a pas laissé de me surprendre à mon arrivée à la gare. Du coup, je suis allé boire un café au bistro du coin tout en regardant le début de la demi-finale homme de Roland-Garros (Nadal-Federrer) ; dans l’intervalle, je reçois un coup de fil de Louise, amie bouddhiste, qui me prévient qu’elle ne viendra pas pour cause de fatigue, ainsi qu’un autre coup de fil d’un autre ami qui lui, est allé cherché un sandwich et que je retrouverai dans le train. Notre voyage se déroule sans autre incident et malgré notre heure de retard nous sommes heureux de pouvoir parler ensemble. Je lui raconte ma séparation et cela me fait du bien de verbaliser un peu ces sentiments mêlés que je ressens. Pour cause de retard, la correspondance en bus SNCF à Briouze est annulée, et nous finissons notre périple en taxi jusqu’à notre lieu de retraite. Après un accueil chaleureux et un bon repas fort bienvenu, nous allons nous coucher vers minuit. Durant ce week-end, je me suis bien reposé, anticipant un dimanche soir assez mouvementé et chargé. Cette parenthèse normande et spirituelle m’a fait un bien fou, et c’est l’esprit léger et le corps détendu que je repars vers Paris par le train de 15 heures dimanche, après une petite séance collective de nettoyage intensif pour effacer les traces de notre passage très sage dans le Centre de Retraite normand ; durant le voyage vers la Capitale je dors une heure et je termine la lecture de mon livre du moment. A peine arrivé à Montparnasse je prends le métro pour me rendre à la gare du Nord où m’attend le TGV pour Lille. J’ai toujours mon sac de voyage avec moi, je prévois de le laisser au personnel du Zénith de Lille avant le concert.

ce92b05e94ee1f8e7cf60f772da9cfad.jpgJe piaffe d’impatience d’assister au dernier concert français de Mark Knopfler en ce beau dimanche 5 juin 2005. J’arrive vers 19 heures 15 dans la salle et je me place en position géostationnaire devant la scène, à quelques mètres de celle-ci. J’ai enfin l’impression de réellement assister au concert, tant ma place à Bercy deux mois auparavant était éloignée de la scène. Je retrouve mes marques et mon Mark ! Je me reconnecte aux sensations vécues lors des concerts de 2oo1 dans un autre Zénith, à Paris celui-là. Rien ne vaut une bonne place dans la fosse, pour bien voir et entendre, et pour profiter des joies de la musique live. Bref, j’exulte intérieurement. L’attente est un tantinet longuette mais à 20 heures précises William Topley et son groupe en formation réduite font leur apparition, et nous gratifient des chansons déjà entendues à Bercy, fort agréables au demeurant. A la suite de ce premier set, des techniciens investissent la scène pour procéder aux derniers réglages des instruments, et je trouve cette quasi demi-heure assez pesante. Enfin, la musique d’attente se tait et les applaudissements redoublent : Mark et son groupe arrivent ! Il est 21h40. 

Le concert ressemble en tout point à celui de Bercy, y compris bien évidemment dans la mise en scène (intermède tasse de thé dans la partie « acoustique » du set) sauf que l’ordre de certaines chansons est différent, ce qui m’a fait un instant croire à l’ajout d’un titre non joué à Paris, mais mon espoir fut déçu. Ils n’ont pas joué Shangri La, qui se fait assez rare en concert d’ailleurs, mais ils n’ont pas joué non plus The Trawlerman’s Song, que j’espérais et attendais, car j’adore ce titre. Mais cette déception fut compensée par les excellentes versions des autres chansons, par exemple Why Aye Man, Romeo & Juliet, Boom Like That et surtout un Money for Nothing et un Brothers in Arms d’anthologie ! Les soli de Brothers furent ce soir-là tout simplement magiques et d’une puissance émotionnelle que j’avais rarement entendu, y compris dans des bootlegs de tournées passées… Très peu de pains ou de canards, et je dirais que Mark et ses sbires furent assez en verve et particulièrement inspirés à Lille en ce beau dimanche soir. De plus, avoir un véritable contact visuel avec les musiciens participe énormément au plaisir d’être là et de se laisser porter par les notes majestueuses qui caressent les oreilles des spectateurs. Je savais aussi que je ne reverrais pas l'ami Marko sur scène avant un assez long temps, donc j'ai profité au maximum de ces instants de bonheur, et je me suis surpris à plusieurs reprises à fermer les yeux pour mieux apprécier la magie de la guitare enchantée de Mark…Une fois le dernier titre joué, je m’attendais à un retour pour Shangri La, mais j’ai vite compris qu’ils ne la joueraient pas, alors je suis resté un peu dans la salle se vidant ; sur scène, les roadies remballaient déjà le matos, et bientôt il ne restait plus grand monde dans le Zénith. En sortant je guette les membres de l’Association Française Mark Knopfler, et je dévisage dENIS qui distribue des tracts estampillés AFMK. Une fois dehors, je récupère mon sac de voyage et je tombe sur Samuel qui me salue et m’invite à patienter car nous attendons le reste de la troupe AFMK pour aller boire un verre dans le centre de Lille. 

Il fait frisquet et je ne porte qu’un T-shirt mais je supporte bien le froid. Avant de commencer notre longue marche, j’achète un petit poster de la tournée à 3 euros, que je glisse précautionneusement dans mon sac de voyage. Je discute un peu avec quelques autres membres, puis je m’assois non loin de Sam et de dENIS dans le bistro Le Rallye, seul encore ouvert vers minuit un dimanche… Je commande un demi, et j’apprécie à leur juste valeur ces instants de communion avec d’autres personnes d’horizons différents mais réunis par une passion commune. Je trouve ce moment très beau, voire très élevant, très spirituel, d’une certaine façon… Quelques personnes s’en vont assez vite pour cause de retour en voiture, et il est vrai que moi-même je dois être 9 heures du côté de Versailles pour attaquer la semaine en fanfare ! Cela dit, étant très reposé, je ne sens absolument aucune fatigue poindre à l’horizon, et je sais que je n’aurai pas trop de soucis pour trouver une chambre d’hôtel ce soir ; le plan est de prendre le premier TGV lundi à 6 heures pour ensuite passer chez moi me changer et repartir en RER du côté du Technocentre ! Ces tribulations un brin rock’n’roll me rappellent d’ailleurs d’autres aventures rocambolesques vécues il y a de cela quelques années déjà.

Donc, je dis au revoir à tout le monde, et je me dirige vers un hôtel IBIS, que j’avais repéré à mon arrivée. Malheureusement, plus de place ce soir, mais le préposé au service de nuit me conseille de faire 300 mètres à pied pour tenter ma chance avec un autre IBIS situé non loin. 15 minutes, plus tard, après avoir payé d’avance comme il se doit, je prends possession de ma chambre impersonnelle et interchangeable, mais très propre. Rhâââ ! Soupir de soulagement et de plaisir. Je me déshabille et file dans la douche, que je laisse durer. Ensuite, requinqué, j’allume la télé et tombe sur la retransmission de la finale homme de Roland-Garros. Décidément, j’ai le don de tomber inopinément sur les retransmissions de matches ! Je jette un œil distrait, puis m’en vais rejoindre les bras accueillants de Morphée. Il est presque 2 heures du matin, mon réveil sonnera à 5 heures, mais je me sens bien, je ne me suis plus senti aussi bien depuis pas mal de temps, finalement…

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