[ EDIT ] Samedi 17 novembre 2007 : Alors, quid de ce concert de Ismaël Lo, allez-vous me demander ? C'était un excellent concert, en vérité. J'y suis allé en compagnie de Sandra, dont l'anniversaire tombait le lendemain, et nous nous sommes mutuellement invités, puisque la date de mon anniversaire n'est pas si éloignée. Joli cadeau que ce concert chaleureux, humain, plein de beauté et de bonté... J'avais rejoint Sandra chez elle pour un apéro en compagnie d'une amie et voisine, Claudine, qui passe d'ailleurs aujourd'hui son examen pratique d'anésthésiste, et nous avons devisé en buvant un bon mousseux rosé et en grignotant de bonnes petites choses... Vers 18 heures 20 nous décidons de lever l'ancre puisque le concert commence à 19 heures 30. J'avais préalablement repéré le meilleur trajet en fonction des lignes de métro fermées, et l'idée était de rejoindre le T2 jusqu'à Porte de Vanves puis de récupérer la ligne 13 jusqu'aux environs de Pigalle. Mais le stress l'emporta sur ce plan pourtant bien échaffaudé, et nous nous retrouvâmes dans un taxi qui nous conduisit jusqu'à Charles-de-Gaulle, où nous prîmes la ligne 2, et arrivâmes juste à temps pour l'ouverture des portes de la Cigale. Nous nous frayâmes un chemin jusqu'à la scène, devant laquelle nous restâmes en position géostationnaire jusqu'à la fin du concert. J'étais content de retrouver la Cigale, que j'avais pas mal fréquentée jadis ; j'y avais notamment vu -M- (avant qu'il ne devienne la star qu'il est aujourd'hui), Bertignac (concert ébouriffant) ou encore Tony Joe White (en formation réduite, guitare + basse + batterie, soit la formule du Power Trio). Je dois encore avoir dans mes archives les enregistrements MiniDisc de ces instants musicaux exceptionnels... La Cigale était bondée, mais il ne faisait pas trop chaud, peut-être parce que nous étions aux abords de la scène. Mais les musiciens n'allaient pas tarder à réchauffer l'atmosphère !
La courte première partie fut assurée par un duo étonnant, une sénégalaise qui chantait accompagnée à la guitare par un musicien flamenco. Le mélange de ce chant pur et de cette guitare claquante est tout à fait réjouissant, d'autant plus que, à quelques centimètres seulement des artistes, nous ne ratons vraiment rien de ce qui se passe sur scène ! Petite pause à l'issue de la première partie, la salle se remplit encore, la fosse est pleine comme un oeuf mais nous jouissons d'une certaine liberté de mouvement, et arriverons même à esquisser quelques pas de danse. Puis Ismaël Lo arrive. Vêtu de blanc, accompagné de ses musicos habillés en orange, et flanqué à sa gauche de deux charmantes choristes drapées de rouge. On a presque les couleurs du drapeau sénégalais sur scène ! Et bientôt on a aussi l'ambiance. La première chanson donne le ton, il s'agit de Sénégal, issue du dernier CD de celui que d'aucuns nomment le Bob Dylan africain. Et il est vrai qu'il sait émouvoir, le bougre, avec sa guitare et son harmonica. Ismaël Lo est un musicien, un vrai, qui a contribué en son temps à l'essor de la musique sénégalaise. Les premières chansons sont assez calmes, très belles, et puis vers la fin du concert les rythmes se durcissent et on se prend à taper du pied, à taper dans les mains pour suivre le tempo en béton de la section rythmique, notamment batterie et percussions. Ismaël n'hésite pas à jouer avec le public, organisant un concours de chant entre la partie droite de la salle et la partie gauche, entre les hommes et les femmes... On voit qu'il est ravi d'être sur scène, et le public ne s'y trompe pas, qui offre à Ismaël deux rappels, au cours desquels il reprend ses grands succès, que la foule en délire chante en choeur. On ressort de la Cigale vers 23 heures, assomés, extatiques, rayonnants, la tête encore pleine de ces sonorités africaines chaleureuses et sincères. Car il se dégage de ce chanteur une aura de profonde bonté et de grande beauté - beauté physique et beauté d'âme. Son regard, surtout, ne trompe pas.
Nous sortons donc de la Cigale, et allons directement à la Fourmi (si, si, je vous jure) pour retrouver un ami bouddhiste qui a ses habitudes là-bas. Nous nous attablons donc avec Suvannavira et lui résumons nos impressions musicales tout en buvant une boisson fraîche fort bienvenue. La Fourmi est un bar assez sympa, bigarré, où la foule interlope de Pigalle vient refaire le monde, boire un coup avant d'aller en boîte, ou juste se retrouver entre amis. Juste en face de la Fourmi, il y a le Divan du Monde, autre lieu hautement recommandable... Vers minuit nous reprenons le métro jusqu'à Charles-de-Gaulle, vérifions de visu qu'aucun métro ne roule sur la ligne 6, et nous rabattons derechef sur un taxi qui nous amènera jusqu'à la Place Charles-Michels, à mi-chemin de nos pénates respectives. Je resouhaite un bon anniversaire à Sandra, et je rentre l'esprit encore habité par le charisme de ce musicien hors du commun...