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fatigue

  • Lundi au TAPIS !

    En ce lundi je-ne-sais-plus-combien de mars (ah oui, on me souffle que ça doit être le 03), je me rends au radar à Orly, pour y prester une journée de formation auprès d'un public dont je ne sais rien, si ce n'est qu'il s'agit de jeunes en Contrat Professionnel chez ADP. Tout un programme... Bon, mal réveillé et surtout perclus de fatigue, j'ingurgite un café (le premier d'une longue série) avant de m'élancer aussi prestement que possible dans les rues encore désertes de mon quartier ; direction le Métro le plus proche jusqu'à l'Enfer - non, enfin, jusqu'à Denfert. Denfert, voilà, c'est ça ! A la sortie du Métro je cours pour attraper l'OrlyBus de 8 heures, au moins ça réveille un peu. Évidemment, comme c'est les 507724464.jpgvacances, l'OrlyBus en question est plein comme un oeuf mais j'arrive à m'asseoir au fond en évitant au passage les passagers et les bagages, et je peux somnoler plus ou moins pendant les 15 minutes que durent le trajet. J'attrape aussi in extremis la Navette ADP qui me conduit au Centre de Formation, également appelé Centre de Torture - surtout un lundi matin comme celui-ci, qui suit un week-end très actif et de peu de repos... Je me rends compte que j'ai oublié mon téléphone chez moi. Second café, clope dehors, dans la froidure hivernale des plaines déprimantes du nord de Paris... Re-café et re-clope, faut ce qu'il faut. Je m'aperçois qu'un petit groupe d'uniformes bleu foncé et d'écharpes orangées se masse devant la porte vitrée automatique du Centre, sans doute mes futurs boureaux. Enfin, futures, d'ailleurs, puisque mon groupe de 6 élèves sera entièrement féminin. Ça console un peu. Il est presque 9 heures, j'ai rien préparé, je suis en vrac, l'esprit encore attaché au week-end bien rempli qui me semble bien loin déjà... Deux ou trois photocopies plus tard, j'accueille mes 6 jeunes stagiaires dans la salle de torture cours, et je dois dire qu'elles ont fière allure dans leur uniforme d'Agent d'Escale. C'est qu'elles sont très sympathiques, en plus ! Je me pose sur une chaise au milieu du cercle, et nous commençons à discuter de choses et d'autres, afin de briser la glace, en toute décontraction. C'est pas des foudres de guerre, non plus.
     
    Normalement, il était prévu que le groupe de 6 fût scindé en deux sous-groupes, l'un travaillant sur les ordis de la salle d'auto-formation, l'autre assistant à une séance de conversation orale avec moi. Je décidai de garder le groupe entier, même si je notai une différence de niveaux entre quelques-unes de mes élèves. C'est plus convivial comme cela, décidai-je. En tous les cas, cette décision fit l'unanimité, et la matinée passa très vite, d'autant que nous fîmes une pause de 15 minutes, le temps de reprendre un café et un clope. Mais, comment dire, autant l'énergie féminine  et la jeunesse du groupe me galvanisait, autant la pause fut l'occasion de retrouver une extrême lassitude et l'envie de dormir debout. À l'issue de la pause, mes stagiaires me demandèrent de raccourcir la pause de midi afin d'en finir  plus tôt de terminer plus tôt en fin de journée, ce que j'acceptai sans me faire prier, mais après  les quelques feintes hésitations d'usage. Il est vrai que j'aime enseigner l'anglais à des groupes (surtout s'ils ont autant de charme que celui-là), car je me transforme en une sorte d'acteur, exagérant les mimiques et multipliant les traits d'humour, afin de garder la concentration optimale et la motivation intacte. Beaucoup d'apartés aussi. Mon jeu favori est de retrouver (ou de faire retrouver à mes stagiaires) le fil de mon cours après des digressions en cascade... Bref, je sais m'y prendre pour mettre un groupe dans ma poche, surtout s'il ne fait montre d'aucune réticence particulière comme ce fut le cas 589523744.jpgaujourd'hui... Mes charmantes étudiantes d'un jour me comparèrent même à Jude LAW, en précisant que c'était plutôt un compliment. J'aurais deviné tout seul. 
     
    Je dors d'un oeil durant la pause de midi, puis retrouve mes groupies à 13 heures dans la salle 13, objet de moult palabres avant le Lunch Break. L'après-midi sera consacré à une révision de la grammaire et à l'étude d'un texte professionnel. Mes ouailles s'intéressent, participent activement, me disent qu'elles comprennent enfin la grammaire, et lisent de bon coeur le texte que j'avais sélectionné au hasard le matin même, il y a donc déjà une éternité. Vers 15 heures 45 nous faisons une courte pause, consacrée of course à l'absorption d'un énième café et au fumage d'une quatrième ou cinquième cigarette, la dernière du paquet. Toujours aussi fatigué, voire davantage puisque je ne me serais pas particulièrement économisé, loin s'en faut, au cours de cette journée. Nonobstant, lors de cette pause bienvenue, je ressens un certain afflux d'énergie positive, pour des raisons inexpliquées, et peut-être aussi parce que la fin de la journée approche. Nous achevons la journée sur quelques anecdotes professionnelles, puis je prends congé de ces 6 jeunes femmes avec soulagement. Et une pointe de regret ; on est un homme ou on ne l'est pas.
     
    Vers 17 heures, je verrouille la porte, enfiche les écouteur de mon i-Pod dans mes oreilles, et sors, un large sourire aux lèvres, dans le froid et la clarté de cette fin d'après-midi plus si déprimante. Un beau et franc soleil brille au dehors. Je me sens regonflé, et la chanson qui passe en boucle dans les écouteurs de mon i-Pod n'est sans doute pas étrangère à cette sensation de joie et de bonheur... Encore cette énergie rare et humaine, de celle qu'on récupère en récompense de ses efforts et du labeur accompli. L'énergie inexplicable qui clôt un dur travail, qui couronne une journée riche d'échanges, qui émane des auras lumineuses d'humains contentés et qui se transmet au médium, au facilitateur, au vecteur humain et conscient de cette transmission d'informations. Ceci dit, je rentrerai chez moi pour m'effondrer dans mon futon, ne pas regarder mon DVD du lundi, mais compléter après un repos salvateur ce BLog, un peu laissé en jachère dernièrement.