Samedi 9 décembre 2006
Je me lève vers 10 heures 30, après n’avoir pas entendu mon radio-réveil, pourtant programmé à une heure raisonnable pour un lendemain de fête. Mais j’avais du sommeil en retard à récupérer ; il me semble qu’il m’en reste encore, d’ailleurs. Je vis avec un déficit de sommeil acquis, maladie chronique difficilement endiguable… Toujours est-il que je prends une bonne douche, brunche légèrement, passe quelques coups de fil, réponds à quelques méls, et m’occupe de deux ou trois petites choses ménagères pratiques. A 15 heures je me mets en route pour prendre un thé accompagné de quatre-quarts chez une amie dans le 16e, chez qui je reste presque deux heures, et qui me raccompagne en voiture jusqu’au Monoprix de Beaugrenelle. J’ai donc un peu de temps devant moi avant la soirée hautement musicale qui m’attend. Le programme ? Dîner-concert au Moulin à Café suivi de Bière-concert à l’Utopia, club de blues fameux et enfumé du 14e, près de Pernety. Je retrouve quelques peupladiennes, Cendrine, Caroline et Sophie au MàC à 19 heures 30. Les lieux sont occupés bruyamment par une horde de sauvageons des cités environnantes, roublards lascars qui passent leur temps à s’invectiver d’un bout à l’autre du MàC, causant moult lésions auditives aux pauvres et braves gens ayant la malchance de se trouver là. Fort heureusement, le Service de Sécurité du MàC fonctionne à plein, et, en à peine plus de temps qu’il n’en faut pour affréter un charter de clandestins, tout ce beau monde se retrouve expulsé manu militari, sans opposer trop de résistance, dois-je préciser. L’ambiance redevient plus sereine, et nous pouvons déguster notre tajine de poulet en toute quiétude. Nous pouvons même nous parler sans nous égosiller, si, si ! Bientôt le concert commence, c’est du reggae urbain pas trop mal troussé. Les tables et les chaises du MàC sont prestement déplacées pour aménager une petite piste de danse au milieu de la pièce. Piste de danse prise d’assaut par les membres du fan-club du groupe, qui commencent à sautiller et chanter à qui mieux mieux. Ambiance de folie, atmosphère survoltée et surchauffée. Quand il est près de 22 heures, nous quittons à regret cette liesse musicale et humaine pour rallier à pied l’Utopia, devant lequel nous attend Laurence, qui connaît déjà les lieux.
Seconde partie de soirée. Nous prenons place à 5 à une petite table située du côté droit de la scène, et plaisamment agrémentée d’une lampe de table dont l’abat-jour a du être blanc autrefois. Il faut dire que les lieux datent des années 70 et qu’ils n’ont pas dû beaucoup changer depuis lors… Même la moquette murale (et insonorisante) semble dater d’un autre âge ! Et, comme toujours, l’Espace Non-Fumeur est Complet (sic) ! Mais j’adore cette ambiance hors du temps, ce point de repère musical où rien ne semble bouger d’un iota (ce qui est, bien évidemment, une illusion, tout change, y compris ce qui semble ne pas changer…), cette oasis où les meilleurs musiciens de la place de Paris ont leurs habitudes, presque leurs empreintes… Ce soir je vois pour la énième fois Basile Leroux, accompagné de Luc Bertin, compères qui sont respectivement le guitariste de Eddie Mitchell et le pianiste de Michel Jonasz (entre autres choses) : bref, du beau monde ! Vers 22 heures 30 les musicos prennent possession de la scène (en vrais pros qu’ils sont, ils ont du faire la balance en arrivant, plus tôt, mais ils n’ont même pas besoin de refaire un tour de chauffe, c’est hallucinant) et attaquent très fort d’emblée avec un blues lent magistral, dans lequel Basile Leroux fait montre de son exceptionnel feeling, et de sa capacité à passer d’un registre soyeux à quelque chose de beaucoup plus rugueux. Je vois ma voisine Cendrine dodeliner de la tête pour suivre la mesure. Elle est toute entière dans la musique, et cela dès le premier morceau, un peu comme moi du reste ! Ensuite on passe à un titre encore plus blues, avec une reprise de Clapton, Badge. Chacun des musiciens a droit à son petit solo, histoire de se chauffer, et à l’issue de ce titre fantastique, Basile Leroux accorde sa guitare. Luc Bertin cabotine, comme d’habitude. La section rythmique est d’une impavidité à toute épreuve. Et solide comme un roc. Il en sera beaucoup question ce soir, de rock, justement ; il me semble que le concert tire davantage sur le rock que précédemment, surtout pour ce qui concerne les troisième et quatrième sets. Du reste, le dernier morceau du premier set est Going Down, écrit par Don Nix, et popularisé notamment par Satriani et ses comparses du G3, qui le reprirent en rappel lors de leurs concerts monstrueux. C’est un excellent titre, reprise de haute volée par notre quatuor de choc. Mais comment 4 musiciens arrivent-ils à faire autant de bruit, je vous le demande ! Basile Leroux est exceptionnel à la gratte. La section rythmique est d’une régularité à faire pâlir de jalousie un chronomètre suisse. Le batteur tape fort juste comme il faut, et la basse est bien présente. Le premier set passe très vite. Laurence, Cendrine et Caroline nous quittent à la fin du second set, me semble-t-il, et je reste avec Sophie jusqu’à 2 heures 30, heure à laquelle je me fais raccompagner en voiture jusqu’à chez moi. Je gagne une demi-heure de marche à pied dans le froid. Merci Sof !
Concert magique. Feeling miraculeux. Basile Leroux est d’une gentillesse et d’une simplicité et d’une humanité profondes, qui détonnent presque avec son talent merveilleux. Il est plus de 3 heures du matin, et j’apprends par le truchement d'un message téléphonique que l’Atelier de Yoga-Danse-Massage qui pouvait ne pas avoir lieu ce dimanche aurait finalement bel et bien lieu. Ce qui veut dire que je dois me lever vers 9 heures pour être à l’heure au Métro Pont-Marie et assister à cet Atelier ; ce lever aux aurores ne me dit rien de bon, mais je suis motivé pour passer un dimanche différent, et je sais que ma fatigue se dissoudra rapidement dans cette pratique combinée à haute valeur émotionnelle