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téléthon 2005

  • All Roads Lead To Rhum!

    En ce dimanche 5 décembre 2004, je suis enchanté de prendre le clavier pour narrer ci-dessous les quelques évènements ayant eu lieu dans la soirée d’hier. Je suis enchanté car les deux parties de ma soirée (une prévue et l’autre complètement improvisée) se sont enchaînées merveilleusement bien ; la première partie de soirée avait pour cadre le Téléthon 2004. La seconde partie, pour résumer, pouvait se décomposer en trois étapes : une rencontre impromptue, une géniale invitation, et une rencontre fantastique… Mais n’anticipons point !

    Première Partie : YRES-sur-BUVETTE 

    Revenons à nos moutons, et en fin d’après-midi en ce beau – mais froid, très froid – samedi 4 décembre 2004. J’avais reçu un appel de *** dans l’après-midi me proposant une petite pièce de théâtre le soir même, mais ma soirée, planifiée de longue date à l’occasion du dix-huitième Téléthon, devait se passer à Bures-sur-Yvette (charmante localité de 10.000 âmes), puis à la limite de la commune d’Orsay. Brigitte, une collègue qui travaille avec moi sur le site Renault à Guyancourt, nous avait fort gentiment invité à voir précisément une pièce de théâtre dans laquelle elle jouerait, pièce de théâtre qui se donnait dans le cadre dudit Téléthon, et écrite par Jean-Michel Ribes. Or, donc, nous devions nous retrouver entre collègues pour voir la pièce ainsi que pour se sustenter chez Brigitte après coup, chacun devant apporter sa contribution aux agapes. Pour ma part, j’étais bien content de voir Sémira en dehors du TCR ; son caractère me rappelle de plus en plus celui d’un très bon ami dont la vie m’a fait m’éloigner – même dynamisme, même façon de parler, même façon de penser… 

    J’avais envoyé plusieurs messages à Sèm et tout était organisé pour qu’on se retrouve vers la gare d’arrivée. Nabil, un autre collègue, devait se joindre à nous, mais il ne viendra finalement pas… Il est donc aux environs de 16h30 lorsque je me présente à la gare RER de Denfert-Rochereau, après un court trajet en Métro. Le RER que je dois prendre s’appellant « Pépé », j’espère que ce n’est pas une antiquité sur rails ! Mais non, à l’heure dite, un beau RER s’approche, ralentit, puis s’immobilise le long du quai. Je m’étais paré d’un pantalon noir multi-poches bien pratique et également confortable, un pull-over à col roulé noir, et mon long manteau bleu foncé que j’aime beaucoup, et qui m’avait été offert par Frédérique du Centre Bouddhiste. Lors de mon voyage en RER j’intercepte un message de Sèm m’informant qu’elle est déjà sur place - Ah, sa légendaire propension à arriver largement en avance - et qu’elle peut m’attendre à la gare du Guichet. 20 minutes plus tard, m’y voilà ! Je cherche des yeux le cabriolet Renault vert foncé, mais je l’identifie au bout du compte par le klaxon dont Sémira use pour me signaler sa présence ; juste le temps de poser mon sac « Marlboro » rouge dans l’habitacle, et Sèm me demande d’aller lui quérir un paquet de clopes au tabac de la gare, ce dont je m’acquitte avec plaisir. Sémira est habillée de façon très classe : petite jupe noire et bas à l’avenant, haut noir et manteau de la même couleur. A mon retour du tabac, elle est en train de fumer dans la voiture et nous nous embrassons avant de que nous mettre en route pour la maison de Brigitte pour y poser nos affaires et discuter un tantinet avant de rejoindre la salle de spectacle. Pour l’heure, intérieur nuit dans l’habitacle de la Mégane coupée. Radio FG en fond sonore. Je prends plaisir à faire ce court trajet en parlant avec Sémira. Sans doute en raison du fait que Sémira me rappelle fortement mon bon ami Stéphane, avec lequel nous fîmes les 400 coups en notre temps et écumèrent les endroits les plus distingués de Paris. Ainsi, le plaisir d’être avec Sém est sans conteste aussi grand que l’amertume de ne plus revoir Stèph. 

    Nous finissons par arriver devant chez Brigitte, Sémira gare la voiture dans la cour, et nous sortons les victuailles pour ce soir : taboulé et jus de fruits pour moi, et pizzas faites maison pour ma partenaire. Brigitte n’est pas là, bien évidemment, aussi sommes-nous accueillis par Didier et deux de leurs enfants, Elisa et Mathilde. Nous apprendrons que le petit dernier, Antoine (10 ans), se trouve à Disney-Land Paris pour la soirée. Ses deux soeurs se révèleront très éveillées, intelligentes, cultivées et bien élevées. Didier, quant à lui, pourrait être décrit comme quelqu’un de sensible, d’une intelligence plus pragmatique, maniant l’humour au second degré avec précision, et somme toute, d’une humanité rassurante. 

    On part à pied vers la salle municipale, par un petit chemin de terre, raccourci assez peu praticable ; Sémira, qui est en talons hauts, s’accroche au bras que je lui propose pour éviter de glisser. Nous passons devant la Fac d’Orsay, énorme bâtiment blanc qui s’étire le long de la route nous menant au siège des festivités de cette soirée. Je fais peu à peu connaissance avec Didier, qui m’apprend qu’il est amateur de jeux de mots comme moi. A l’intérieur de la salle municipale règne une certaine activité, sinon fébrilité : qui vend des brins de gui, qui propose des petits gâteaux au chocolat, qui prépare une scène pour des musiciens de Jazz, qui recueille les dons en faveur de ce 18ème Téléthon. Sémira me prête 5 euros pour que je verse mon obole, elle fait de même, puis nous nous dirigeons vers l’entrée de la salle de spectacles proprement dite. Il n’y a encore pas foule, aussi ressortons-nous à l’extérieur pour fumer. Il fait décidément bien froid (pas loin de zéro degré, en fait.) La pièce va bientôt commencer… Sèm s’assoit au bout de la rangée de sièges, et je me trouve entre Didier et Mathilde. La pièce est précédée d’une saynète de 15 minutes, assez anodine pour tout dire, et pas jouée de façon mémorable… Puis vient le tour de Brigitte et consorts. Niveau de jeu au-dessus de la moyenne. Mise en scène vivante sans être spectaculaire. Texte nettement plus captivant. Bref, un très bon moment, à la fois drôle, désespéré, lucide et jouant sur différents niveaux de compréhension. A la fin, applaudissements nourris et mérités, et félicitations de circonstances à Brigitte. Sémira et moi-même laissons Didier converser avec sa femme, et allons dehors affronter le froid à nouveau. Didier nous y rejoint ; il nous rappelle qu’il a arrêté de fumer il y a peu, mais qu’il s’autorise des exceptions comme soupape de sécurité. J’acquiesce. Sémira nous indique qu’elle essaye de ralentir, sinon d’arrêter. Nous rentrons. Je jette un oeil aux créations collées du collège de Bures, j’achète un brin de gui (la vendeuse m’indique qu’après disparition des boules blanches, on peut laisser infuser les feuilles dans de l’eau froide pendant une nuit, et s’en faire un ch’ti cocktail tonique le matin) et je ne manque pas de récupérer une affiche du Téléthon, précieuse relique que je vais garder en souvenir de cette mémorable soirée. Sémira, Brigitte et Elisa rentrent en voiture ; quant à Didier, Mathilde et votre serviteur, nous rentrons à pied, par le même raccourci, dans l’autre sens, et cette fois-ci plongés dans les ténèbres et le froid de plus en plus glacial. On se retrouve au chaud et contents pour l’apéritif (petit alcool de prune, assez doux) et je réponds de bon gré à quelques questions me concernant. 

    Les Laluque sont des hôtes charmants, prévenants, adorables en tous points. Je suis ravi et honoré de pouvoir découvrir dans un contexte autre que celui du travail, Brigitte et, dans une moindre part, Sémira (non parce que je suis moins ravi de la découvrir, bien au contraire, mais parce que je la connais mieux que Brigitte.) Nous passons à table, et nous dégustons de délicieux mets. Je me sens un peu ridicule avec mon taboulé de base, mais Mathilde lui fait un sort car elle adore ça.  Cela me réconforte. Les pizzas préparées par Sémira et sa sœur se révèlent succulentes. La salade landaise accompagnée de son pavé au crabe, confectionnés par Brigitte, valent leur pesant d’or également. Le temps suspend son vol, et Didier nous sert à intervalle régulier quelques rasades d’excellents breuvages alcoolisés, de couleur rose et rouge. Je jette régulièrement un œil sur ma montre – Ah, l’angoisse du dernier RER ! – mais Brigitte, prévenante, ira elle-même chercher les horaires (dernier train pour Paris à 23h49) ; un peu alourdis par le copieux repas, et désireux à la fois de prendre un peu d’air et de succomber à l’appel de la nicotine, Sémira et moi nous éclipsons sur le perron – il fait de plus en plus froid, surtout ici en pleine campagne, pas tout à fait rase cela dit, en raison de la présence des contreforts de la vallée de Chevreuse qui, ici, commence. 

    Dans le couloir de la maison de Brigitte, nous nous préparons finalement à rentrer, respectivement à Paris et à Ris-Orangis. Sémira me raccompagne en voiture jusqu’à la gare du Guichet. On se dit que la soirée fut super, et je crois sincèrement que nous étions très heureux de n’avoir été au bout du compte qu’en petit comité. Sémira conduit prudemment, ralentissant adroitement aux priorités, et nous voilà rendus sans encombre àla gare RER, où mon train passera dans une dizaine de minutes. Parfait timing. On s’embrasse, on se souhaite un bon retour. Je marche jusqu’au quai, j’ai très froid, et je m’abrite dans un abri en attendant mon train. Bientôt le RER arrive, et je dois somnoler jusqu’à Paris ; je descends à Denfert, puis remonte jusqu’au quinzième par la ligne 6.

    Seconde Partie : TOUS LES CHEMINS MENENT AU RHUM 

    En sortant du métro, assez reposé et heureux dois-je dire, je me prends un café dans un bistro de la Place Cambronne, et je décide qu’il faut absolument que je rappelle *** qui m’avait laissé un message plus tôt dans l’après-midi. J’en avais été touché et je ne voudrais pas la laisser dans l’expectative. En plus, il était une heure du matin, je me disais que j’allais sans doute tomber sur sa messagerie… Appel. Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries… « Oui, allô ? » ; *** est dans la rue, de retour de la pièce qu’elle a été voir avec une amie à elle, une certaine Adeline. La meilleure de l’année c’est que *** se trouve près du Métro La Motte-Picquet, c’est-à-dire à 5 minutes de marche de là où je suis ! En plus elle a l’air un peu paumée, alors je vais à sa rencontre, et on se fait coucou de loin, le portable dans l’autre main. *** se trouve juste devant le Bistro Bouquet de Grenelle, et elle a donné rendez-vous à une amie, Sabine, dans l’Avenue Garibaldi. On se dit avec justesse que la coïncidence de notre rencontre à cette heure avancée de la nuit est trop forte ! On discute un peu, je lui pose des questions sur la pièce ; *** fit même de la figuration active puisqu'elle connaît bien la troupe. Sur ces entrefaites, appel à Sabine, qui arrive, cachée à demi par un feu rouge, de l’autre côté de l’Avenue de La Motte-Picquet ; elle roule jusqu’à nous, et nous nous présentons. Elle a l’air absolument sympathique, et c’est chez elle que *** va dormir ce soir, avant de repartir par le train Corail le lendemain vers 21h32. On se tape un brin de causette dans la bise glaciale devant le Bouquet de Grenelle, puis une chose apparemment anodine survient : Sabine propose à *** de passer boire du rhum chez une voisine à elle, camerounaise de son état, et accessoirement fabricante de colliers magnifiques faits de pierres rares… L’inattendu, le surprenant, l’improbable arrive alors : Sabine m’invite aussi si je veux ! Je dois dire que vu l’état de ma relation avec Sandra à ce moment là (on s'était de nouveau pris la tête pour des broutilles), ma dernière pensée va à elle, et puis elle doit être en train de dormir depuis belle lurette de toutes les façons. Un petit rhum ne serait pas de refus, et puis, plus humainement, cela me ferait bien plaisir de partager un peu de temps avec ***. Donc je n’ai pas à trop réfléchir avant que d’accepter avec joie. 

    Sabine remonte sur sa bicyclette, et on la suit à pied, en discutant pas mal de théâtre en route. On est assez vite arrivé, petit couloir, hall sur la droite, 1ère porte à droite. On pose nos affaire ; *** est assez chargée tout de même, et elle sort de son sac magique un cadeau pour Sabine, dont elle mettra immédiatement une partie de côté pour offrir à Désirée, la fameuse camerounaise. Les petites attentions de *** sont d’une part un assortiment de bonbons au cassis et à la framboise (les uns étant noirs et les autres rouges), et d’autre part deux petits pains d’épice, dont un Saint-Nicolas (!) Puis nous rentrons chez Désirée, et là, attention, les ennuis commencent, pour ainsi dire ! Elle avait préparé ses colliers sur une grande table. Elle nous accueille avec un naturel et une chaleur déconcertants et nous assomme direct avec des petits rhums arrangés pas piqués des hannetons ! Elle avait également confectionné des petites crêpes épicées – très très épicées ! Un vrai régal, cela dit ! Décidemment cette soirée se révèle riche en surprises et plaisirs d’hiver… J’en profite pour parler avec *** sur le canapé où nous nous trouvons, puis nous parlons avec Sabine et Désirée, de choses et d’autres, de théâtre notamment. L’heure tourne, mais nous baignons dans une atmosphère totalement ouateuse, qui doit autant à la chaleur alcoolisée des petits rhums qu’à celle, humaine, de notre hôtesse. *** évoque son stage de musique médiévale, son amie Adeline, et le temps suspend son vol, pour la seconde fois de la soirée. Après avoir absorbé deux ou trois rhums, je dois dire que je commence à accuser le coup, et je ne suis finalement pas mécontent de quitter les lieux après avoir jeté un coup d’œil aux jolis colliers de Désirée. Je termine ma discussion en cours avec *** ainsi que mon ultime verre de rhum arrangé dans le hall de l’immeuble, puis je rentre à pied à la maison, distante de 15 à 20 minutes. Il fait froid, mais je dois dire que je suis assez réchauffé, physiquement par l’alcool, et moralement par les instants hors du commun que je viens de vivre… Quelle soirée magique, inoubliable, riche, étonnante, charmante, bref : unique ! 

    Je rentre chez moi sur la pointe des pieds, il doit être pas loin de 4 heures du matin, mais Sandra est profondément endormie comme à son habitude, et je pense que je le serai aussi lorsqu’elle se lèvera vers 8h30 ; la nuit sera trop courte pour que mes sens soient tout à fait aiguisés dès potron-minet. Sandra passera la journée à Tapovan (son centre de formation de yoga), et moi je dois retrouver *** et son amie Adeline vers le Bouquet de Grenelle à 17h30, ce qui me laisse le temps de taper ce texte sur l’ordi en ce début de dimanche. Le programme de la soirée est : concert de musique médiévale au Musée de Cluny, et petite bière à la Taverne de Cluny, toujours en compagnie de *** et d’Adeline. Mais cela est encore une autre histoire, qui donnera lieu à bien d'autres histoires d'ailleurs...