Jeté un oeil sur la soporifique prestation télévisuelle de Ségolène Royal, lundi sur TF1 : en dépit des commentaires lus ici ou là, je n'ai pas trouvé l'émission renversante... Hormis une ou deux sorties un tantinet improvisées qui sonnaient justes et authentiques, je me suis pas mal ennuyé... Bel exercice de démagogie, SR trouvait toutes les questions "bien posées" et abondait dans le sens de multiples demandes individuelles sans grande portée présidentielle ; en quelque sorte l'anti "Je ne vous comprends pas" de Chirac face au panel (désormais institutionnalisé, donc) du débat sur la Constitution européenne... Et je me dis qu'à force de ne vouloir imposer que 2 candidats principaux (qui risquent de finir la Campagne en piteux état), on courre le risque de faire émerger in fine des gens auxquels on ne pense pour l'instant pas... et auxquels je préfère ne pas penser !
D'ailleurs, un mot sur la dernière sortie de Le Pen, qui évoque les attentats du 11 septembre 2001 comme un "incident", eu égard au nombre de morts moins élevé qu'au cours d'un mois en Irak ! Comparons ce qui est comparable, que diable ! Après le "point de détail", voici encore une vision toute personnelle de l'histoire qui décrébilise encore, s'il en était besoin, cette personne décidemment peu estimable... Ceci dit, je me rappelle avoir, à l'époque, comparé le tohu-bohu médiatique lié au 11 septembre, et surtout ses répercussions sur la marche du monde, avec les 15,000 morts de la canicule en été 2003 en France (cause : l'indifférence ; effet : l'indifférence)... Là encore, on ne peut comparer, bien évidemment, mais si on regarde bien, et sans bien évidemment cautionner les comparaisons publiques hasardeuses du président du FN, il n'est pas si difficile de se faire un peu l'avocat du diable...
Lu encore, l'évocation d'un troisième suicide à "La Ruche" du TechnoCentre Renault : souvenir d'avoir été le témoin, lorsque j'y travaillait, et quasiment en direct, du premier d'entre eux, en octobre 2005 : corps précipité d'une coursive du second étage, étendu dans une flaque de sang au vu et au su de tous les nombreux employés de passage, et le triste sentiment d'impuissance et la nausée, en attendant qu'une équipe médicale ne cache le suicidé derrière des dérisoires bâches tout en tentant de le sauver... Le corps a du rester plus de deux heures à son point de chute, pour être ensuite évacué par ambulance, alors qu'il n'y avait plus rien à faire...