Vendredi 13 février 2009 | En ce jour toujours remarquable, mais qui ne m'a pas porté malchance (à moins que les conséquences néfastes d'icelui ne se matérialisent ultérieurement), je profitai d'une après-midi tranquille après avoir assisté à une formation à ma boîte (pour une fois, ce n'est pas moi qui en ai donné une) et être passé à ma nouvelle banque pour signer quelques documents. Je suis content de changer de banque, et je suis surtout content d'avoir dégoté une conseillère financière d'une gentillesse et d'une compréhension exceptionnelles. Vers 14 heures je fus de retour en mes pénates, pris une bonne douche et le temps de répondre à quelques courriéls, puis je retrouvai ma Bergère chez elle avant que de se mettre en route pour aller voir LOL au cinéma. LOL est un film de Lisa Azuelos, qui, chers lecteurs, n'est autre que la fille de... de... Marie Laforêt ! Et oui, on en apprend tous les jours !
LOL. Déjà, le titre est bien trouvé, il possède un côté espiègle et diablement dans l'air du temps. C'est que ce film cherche à capter l'essence de ce qui fait les adolescents aujourd'hui, leurs peines de coeur, leurs joies, leurs sorties un brin délurées, leurs passions... Et tout le long du film, on assiste à un déferlement de technologie : les objets techniques qui sont entrés dans nos vies (que ce soit téléphone portable, lecteur MP3, ordinateur portable ou messagerie instantanée) font ici partie intégrante du scénario, et facilitent le processus narratif, ce qui est par ailleurs bien trouvé. L'actrice qui joue LOL(a) est très juste, et que dire de Sophie Marceau, resplandissante ? Après La Boum, elle passe de l'autre côté du miroir générationnel, si l'on peut dire, puisqu'on se souvient qu'elle jouait une ado dans ce film culte pour beaucoup, mais que je n'ai pas vu moi-même. Bref, LOL c'est acidulé comme une sucette au citron ou un baiser volé, c'est frais comme l'innocence des jeunes d'aujourd'hui (que je connais vraiment peu, ceci dit), mais c'est aussi très parisien, comme me le fit justement remarquer mon accompagnatrice. Du peu que je connais desdits ados, je dirais que le mimétisme est pas trop mal rendu, que les attitudes sont bien observées, et que les situations sont peu ou prou réalistes. Évidemment, j'aimerais bien avoir votre avis, chers lecteurs, sur ce point : LOL est-il crédible dans sa tentative de figer une génération - le film est à mon avis plus crédible sur la cible ado que sur la cible parents, même si Sophie Marceau est épatante, que les scènes mère-fille sont souvent touchantes (entre fusion et confusion, calins et chagrins) et reflètent bien l'aspect faussement paradoxal des relations intergénérationnelles ?
La musique est très sympa, beaucoup de morceaux originaux, et la chanson-titre reste bien en tête, mais sans déplaisir. La musique se devait d'être à la hauteur, puisqu'elle est omniprésente dans le film, que ce soit par le truchement de chansons partagées, de soirées musicales - et légèrement orgiaques ! - ou de concerts de rock auxquels se rendent en douce les ados, au nez et à la barbe, pour ainsi dire, de leurs géniteurs. De la difficulté d'être parent : à ce petit jeu, les plus laxistes ou les plus marxistes ne s'en sortent pas mieux que les plus rigides... Au final, c'est l'écoute et l'amour qui triomphe, et l'une des scènes qui m'a le plus ému, c'est lorsqu'un père que l'on pensait psycho-rigide se rend à un concert où joue son fils, et lui sourit dans la foule, de loin, fier. M'enfin, ce père-là a fendu l'armure très vite, et a viré sa cuti à la vitesse de l'éclair ! Mais la scène est belle. Et des beaux moments, il y en a plein d'autres... Les scènes qui se déroulent lors du voyage en Angleterre valent leur pesant de Jelly. Au bout du compte, j'ai quasiment pris ce film comme un documentaire, partiel et scénarisé, mais se voulant aussi crédible que possible dans le réalisme adolescent. Et je pose la question : à l'instar des films pour lesquels la production engage des experts afin de coller au plus près à la réalité, est-ce que la producton de LOL a recruté un panel d'adolescents pour valider les scènes et offrir un Label Ado au film ? L'histoire ne le dit pas !