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renault

  • Back To The Future

    Mercredi 26 mai 2004. Ce matin-là, le réveil sonne à 06h30 car je dois me rendre pour le boulot sur le site Renault de Rueil-Malmaison, en réalité à quelques encablures de la gare R.E.R. du même nom. Le début de matinée est un peu improvisé, puisque je n'ai pas obtenu d'informations fiables quant à la façon de me rendre sur place (ce qui ne m'étonne guère de la part de notre société Langues & Entreprises, laquelle possède une certaine propension à improviser aussi les choses, mais cela est une autre histoire...) Je suis déjà venu ici il y a deux ans, alors j'ai du faire fonctionner ma mémoire, et compter sur la précieuse aide des agents de la R.A.T.P. Au bout du compte, j'arrive bien à l'heure dite à l'Espace Langues de Renault, sur un site qui doit dater des années 50 tant tout y a l'air vieillot, à commencer par les installations sanitaires.

    C'est Retour vers le Futur, cette histoire ! J'ai un peu l'impression d'avoir été largué, ou parachuté, ici, avec comme ordre de mission : Débrouille-toi ! Je tape ce texte sur un PC antédiluvien, dans un petit bureau non chauffé (juste un ventilateur-chauffage posé à côté du PC), au milieu de fournitures d'un autre âge ; disposés sur un antique réfrigérateur, des sachets de thé, une petite bouilloire, et des biscottes. Tout à fait le genre d’attirail que l’on ne s’étonnerait pas de découvrir dans un abri anti-atomique des années 70, genre Survivant de l’Apocalypse ! Pour couronner le tout, j'apprendrai plus tard que l'Espace Langues se trouve dans un lieu infesté d'amiante, et qui sera du reste fermé quelques temps après mon passage ! C'est rassurant !

    Cela me change carrément de mes journées chez Aventis, au Centre de Recherche de Vitry-sur-Seine, où j'ai au moins un PC flambant neuf, une cafetière (la mienne), et l’accès à Internet. Mais bon, la semaine va être courte puisque Sandra et moi-même allons partir 4 jours à Pornic (que je connais un peu pour avoir fréquenté son Casino lors d'une vie antérieure, en d'autres temps) afin de suivre une petite cure de thalassothérapie.

    Pour en revenir à ma journée chez Renault (non, pas le chanteur, quoique quand on sait qu'il a appelé son dernier disque studio Boucan d'Enfer, on se demande en effet s'il fait référence au bruit émis par les automobiles homonymes), il faut être philosophe, les déplacements journaliers, les emplois du temps à géométrie variable, les endroits impossibles à trouver, tout ceci fait partie du quotidien des formateurs en anglais, dont Sandra et votre serviteur sommes. Je m'en sors un peu mieux qu'elle puisque je suis le plus souvent sur site pour la journée alors que ma douce et tendre doit effectuer moult déplacements quotidiens afin d'assurer les cours dans des sociétés diverses sur Paris (heureusement pour elle, elle ne doit pas aller en banlieue, bien qu'elle ait dû venir travailler avec moi hier à Vitry, ce qui m'a beaucoup plu car j'ai pu lui montrer mon lieu de travail et passer un peu de temps avec elle)

    A quoi ressemble une journée type de formateur ?, allez-vous me demander - si, si, je vous vois venir! C'est variable, vous répondrai-je, mais disons qu'il faut généralement se lever vers 07h00, prendre le métro jusqu'à la société (x) dans laquelle on donne 2 heures de cours individuel d'anglais, puis remplir des rapports de stage pendant une demi-heure, à la suite de quoi on repart en métro dans une autre société (y) (avec passage obligé à l'accueil pour y déposer sa pièce d'identité en échange d'un badge d'accès) pour assurer, disons, un module d'anglais professionnel portant sur la rédaction de faxes et de méls. Ensuite, il faut à nouveau écrire des rapports de stage, ranger tous les documents dans le Classeur de Stage, rappliquer en quatrième vitesse à l'accueil pour récupérer sa pièce d'identité, courir à la boulangerie du coin acheter un sandwich aussi diététique que faire se peut (en d'autres termes moins choisis, le moins dégueulasse possible), et s'engouffrer dans une bouche de métro pour rejoindre la troisième société (z) de la journée pour le dernier cours en face-à-face avec un stagiaire chiant qui va achever de nous épuiser. Ouf ! Fin de la journée de travail, mais place aux activités du soir. Le quotidien du formateur, c'est également de se promener avec au minimum 2 ou 3 sacoches qui contiennent les photocopies des cours du jour, les dossiers des stagiaires, plus nos affaires personnelles pour nos activités de la soirée ; par exemple, si j'ai un cours au Centre Bouddhiste commençant vers 19h00, je suis obligé de m'y rendre après le boulot, et, partant, d'apporter avec moi des chaussettes de rechange et les textes à étudier (et non point l'ínverse) ; si je me rend à ma leçon de danse africaine, je me munis dans un sac à part de mes vêtements légers et d'une bouteille d'eau. On rentre le plus souvent à la maison vers 22h30 au minimum, mais c'est le plus souvent aux alentours de 23h00 / 23h30, et ensuite, le temps de grignoter un peu et/ou de s'occuper de la litière du chat et/ou de prendre une douche et/ou de méditer et/ou de lire et/ou de faire le point sur la journée du lendemain, on ne se couche jamais avant minuit et demi, voire une heure du matin. Au final, entre nos activités professionnelles, personnelles, plus les coups de fil à passer et les choses pratiquesà régler, nous finissons la semaine bien fatigués, mais le week-end n'est pas de tout repos non plus car on aime bien sortir (cinéma, expos, amis) et qui plus est, le week-end est aussi une parenthèse dans laquelle les détails de la vie quotidienne ne sont pas absents (ménage, lecture des e-mails, coups de fil...) Comme on dit en anglais : Et voilà ! J'espère ne pas vous avoir  trop épuisé, il est vrai que nous sommes résistants et volontaires !

    Revenons à nos moutons : en ce mercredi 26 mai 2004, je fais une rencontre improbable mais bienvenue dans l'Espace Langues où je me trouve : un stagiaire polonais, Tadeusz Grabinski, vient apprendre l'anglais, et nous discutons 15 minutes autour de points phonétiques et lexicaux relatifs aux trois langues que sont le français, l'anglais et le polonais. J'apprends que l'équivalant de Nicolas, en polonais, est Mikolaj (pour Saint-Nicolas). Finalement je trouve mon rythme de croisière ici, entre la préparation de mes cours pour le lendemain, l'aide nécessaire apportée aux apprenants, la lecture de documents personnels et... la rédaction de ce Post, bien sûr ! La question du jour est : ai-je une disquette pour sauvegarder cette prose que vous lisez en ce moment ? Eh bien, puisque vous êtes précisément en train de me lire, cela signifie que la réponse à la question du jour est positive... C.Q.F.D, ou, comme l'on dit en anglais : Q.E.D (initiales latines pour Quod Erat Demonstrandum). On en apprend décidemment tous les jours sur ce BLog !