Vu ce dimanche 02 mars 2008, Paris, de Cédric Klapisch. Après l'avoir loupé la semaine dernière, notre groupe qui s'agrandit assista enfin à la projection, prise d'assaut, véritablement, par une horde de spectateurs sortis d'on ne sait où... Mes impressions sont plutôt bonnes, mais j'aime beaucoup ce genre de film, à la Lelouch (dont je suis fan), destins entremêlés pour le pire et le meilleur, tranches de vies parfois heureuses, souvent empreintes d'une certaine mélancolie existentielle, toujours émouvantes.
Évidemment, le thème du film (Carpe Diem, Profite du Jour, ou, comme le clame la chanson du générique de fin, Seize the Day) n'est pas neuf, et a été décliné moult fois au cinéma comme ailleurs. Le charme du film tient à sa gallerie de personnages, dans lesquels chacun pourra se reconnaître un peu... L'idée de confier à un vivant en sursis le regard principal du film n'est pas mauvaise, Klapisch distille ainsi quelques scènes douces ou amères, tendres, émouvantes, sans tomber dans un pathos de mauvais aloi... Évidemment, à part la scène dans laquelle Romain Duris vomit dans ses toilettes aux côtés de sa soeur appelée en renfort in extremis, le spectateur ne rentre jamais dans l'intimité inévitable de souffrance et de douleur du personnage. Évidemment, de ce point de vue là, le film est partial, voire partiel. La douleur existe, comme la maladie, comme la mort. Mais, par petites touches impressionnistes, Klapisch fait prendre conscience à ceux des spectateurs qui n'ont pas vécu ou réfléchi à l'impermanence de la vie, ô combien celle-ci est immanente et ô combien il est important d'en profiter, d'en savourer chaque seconde. Le film, pour moi, remplit cette part du contrat. Je suis ressorti secoué, mais plus humain, plus désireux de croquer dans la vie...
Et puis il y a Paris, c'est vrai. Ses rues, ses vues aériennes, la contemplation de ses immeubles aux fenêtres ouvertes sur un kaleïdoscope de fragments d'existences diverses, ses places, ses quartiers... Ses SDF, ses commerçants, sa bonne humeur, sa convivialité, ses endroits incontournables, sa mauvaise humeur, la neige blanche et pure qui tombe en doux flocons sur des regards émerveillés... Beaucoup de poésie, aussi, dans Paris.
En conclusion, c'est un film qui trotte dans la tête, dont les thèmes s'immiscent dans l'esprit, c'est un film qui accomplit sa mission de prise de conscience tout doucement, sans effets démonstratifs, dans les affres et les joies de vies prises au hasard... Un Lelouch sans ses obligatoires improvisations, un Lelouch écrit, en quelque sorte. Un Paris réussi !