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i am legend

  • I AM LEGEND | Bluffant

    Samedi 29 décembre 2007. Après le jogging du matin, sous un léger crachin qui s'est dissipé pour mieux revenir sous forme de pluie plus tard dans la journée, j'ai continué mon ménage industriel à la maison, et en soirée j'ai rejoint Curriculum au Gaumont Convention pour y voir I AM LEGEND, de Francis LAWRENCE. Oufti, la claque ! Je laisse de côté les critiques des gens qui sont restés sur leur faim (c'est le cas de le dire...) à propos de la fin (justement) du film ; le souci avec un film fort, avec un concept fort comme celui-ci, c'est qu'il faut bien y trouver une fin, justement... Et 397ed489aa9ed5016e51d1d3a162f225.jpgcomme c'est tout de même un film hollywoodien, le happy ending reste de rigueur ; notons tout de même que le personnage de WILL SMITH (impérial, j'y reviendrai) se sacrifie pour sauver son antidote à la conclusion du film ; il est en quelque sorte offert en holocauste ; on peut voir dans ce geste scénaristique osé un sacrifice aux dieux d'Hollywood, un riuel de pardon aux yeux des spectateurs. Pardonnez-nous cette fin obligée, mais regardez, nous sacrifions le personnage principal ! (Voir la fin de cet article pour d'autres remarques religieuses...)

    Évidemment, j'aurais pour ma part beaucoup préféré un film bien plus sombre, une fin bien plus noire, un scénario sans espoir et sans rémission, qui aurait encore plus renforcé le message sous-jacent - attention à ne pas trop faire joujou avec les virus et autres saloperies de Dame Nature, sinon le retour de bâton pourrait bien être cataclysmique... Vivement la version Director's Cut en DVD ??

    Cette LÉGENDE est bluffante à plusieurs points de vue. D'abord, parlons de Will Smith, puisqu'il porte tout de même le film sur ses épaules (musclées) d'un bout à l'autre de cette heure 40 que l'on ne voit pas passer. Will Smith se bonifie avec l'âge. Je n'était guère fan de cet acteur (comme de Tom Cruise à ses débuts), mais je trouve vraiment que là, il est au top : il inssuffle une profonde humanité emprûnte de désillusion à son personnage de militaire-chercheur, unique survivant d'un New-York décimé par un virus censé anéantir le cancer, mais qui aura in fine annihilé 95% des 6 milliards d'humains de la planète... Le postulat de départ est un peu fort, mais on y croit d'autant plus que nous sommes environnés de potentielles menaces similaires, qui ont pour doux noms Ébola ou H5N1... On y croit d'autant plus, aussi, parce que les scènes de ce New-York vidé de ses habitants sont impressionnantes de réalisme, jusqu'aux bêtes sauvages qui se réapproprient l'environnement urbain déshumanisé...Intéressant aussi l'idée que Will Smith (qui joue Robert Neville) a à sa disposition tout un arsenal d'armes, de produits divers, de nourriture, qu'il va piocher dans les maisons vides. Les scènes dans la boutique de DVD sont touchantes, Will Smith a disposé des mannequins auxquels il a donné des noms, pour apporter un simulacre d'humanité dans ce no man's land désespérant. L'idée de flanquer un chien aux basques de 16997d174a8f9eda1a1a27e6f0ed9238.jpgWill Smith est bonne : il a un être vivant à qui parler, et le binôme fonctionne vraiment bien. Will Smith joue sur le registre rigoureux du Survivant (il a rencontré des prisonniers de guerre et il a aussi suivi un entraînement physique draconien) mais il sait aussi se montrer touchant (scènes avec son chien et avec Ethan.) Ensuite, pour continuer sur les aspects bluffants du film, il y a évidemment les effets spéciaux et les scènes dans lesquelles Will Smith se retrouve aux prises avec les ex-humains infectés, sortes de sous humains en quête de nourriture et photosensibles au point de ne pouvoir sortir de leurs tanières que la nuit... Le retour des morts-vivants mâtiné d'une touche de lycantropie... 

    Puisqu'on en est aux références, il y a un film avec lequel je ne peux m'empêcher de comparer cette LÉGENDE, pas tant du point de vue de l'histoire que de celui de l'atmosphère créée : I AM LEGEND m'a rappelé le premier TERMINATOR, dans lequel l'humanité était confrontée à l'arrivée d'un cyborg venant du futur, chargé de tuer Sarah Connor. Tout le monde a vu ce film d'anticipation génial. Et bien, vous vous rappelez sans doute qu'à la fin du film Sarah Connor part sur les routes dans sa jeep, avec à ses côtés... un chien ! I AM LEGEND reprend en quelque sorte là où The Terminator s'était arrêté... Je pense que I AM LEGEND (dont le titre ne se comprend bien sûr qu'à la fin du film) est de la veine de ces quelques métrages qui ont marqué l'histoire du cinéma, tels que The Terminator, ou Blade Runner. D'ailleurs, l'idée d'adapter I AM LEGEND remonte au milieu des années 90 ; en 1997, la Warner confie le film à Ridley Scott, pour une superproduction portée par Arnold Schwarzenegger (!) Alors que le budget commence à exploser, le studio demande à plusieurs reprises au cinéaste de revoir sa copie. Malgré des croquis préparatoires prometteurs, Ridley Scott finira par abandonner le projet. Dans I AM LEGEND, le symbole du papillon, présent dans le film tel un fil rouge, un symbole onirique (tout comme la Licorne avait un rôle prépondérant dans Blade Runner) qui raccroche Will Smith à son passé révolu, me semble très intéressant. Rappelons que du temps de l'Empire Romain, qui persécutait les premiers chrétiens, le symbole des chrétiens, pour 30cffb597ddaa6b141416d1633fd69ed.jpgse reconnaître entre eux, était le poisson. Ce papillon se rapproche de ce symbole séminal par ce qu'il signifie. Et là, il faut aborder un aspect du film très sujet à caution : l'aspect évangéliste, religieux de I AM LEGEND. Certes, le film n'est pas une homélie, mais la fin du film ne laisse guère de doute sur le message religieux : Anna entend la voix de Dieu, elle sauve la vie de SMITH quasi miraculeusement, et puis il y a le fils de Anna, qui se prénomme (je vous le donne en mille) ETHAN ! Or, Ethan est un prénom porté par 3 personnages de la Bible. L’un est lévite. Il chante et joue de la cymbale pendant le transfert de l’arche à Jérusalem. L’autre, fils de Mahol, est un grand sage d’Israël. Sa sagesse est si grande qu’elle est comparée à celle du roi Salomon. Enfin, le troisième Ethan est l’un des petit-fils de Judas. CQFD ! Du reste, Anna est un prénom d'origine Hébraïque (Annah) qui signifie Grâce... Si WILL SMITH se rapproche de la thése Nietzschéenne de la "mort de dieu", Anna en serait donc... son prophète ?? Bon, je passe sur cet aspect somme toute très américain de l'affaire, pour vous conjurer d'aller voir et revoir ce film qui s'incrustera, comme il l'a fait pour moi, dans vos esprits. C'est un chef d'oeuvre d'anticipation aux effets spéciaux remarquables, bien interprété, et qui fera couler l'adrénaline dans vos veines !!

    A noter : au début du film, c'est l'actrice Emma Thomson, à l'accent British charmant, qui joue la scientifique à l'origine de la découverte du virus censé guérir le cancer. Son apparition n'est pas créditée, à ma connaissance, au générique.