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gaumont

  • Président de sagesse

    medium_president.jpgLundi 25 septembre 2006. Je suis allé voir au Gaumont Parnasse le dernier film de Lionel Delplanque, Président. Je n'y suis pas allé tant que pour Dupontel (qui campe un président fort crédible et tout en nuances) que pour vérifier comment le réalisateur allait rendre la fonction présidentielle, avec tout ce qu'elle comporte de luttes de pouvoir, de zones d'ombre, de compromissions et de bassesses inavouables ; force est de constater que le film ne me laissera pas un souvenir véritablement impérissable, même si j'ai bien aimé la tonalité générale. J'avais été, une fois n'est pas coutume, émoustillé par le teasing et le thème même du film. C'est en effet la première fois qu'un film traite directement de la plus haute responsabilité politique, et je pensais que l'oeuvre serait plus poignante et subtile que ce qu'il m'a été donné de voir. Je ne peux m'empêcher de penser que, malgré des atouts certains, ce film aurait pu prendre une autre dimension entre les mains d'un réalisateur un poil plus ambitieux. Mais beaucoup de bonnes choses sont esquissées, suggérées, à défaut d'être clairement explicitées et approfondies.
     
    medium_dupontel.jpgLes acteurs sont un des points forts du film. Outre l'excellent Dupontel, qui, me suis-je dit, est à des années de lumière de ses débuts outranciers et provocateurs, Claude Rich livre une bonne composition d'un diplomate homosexuel et royaliste, éminence grise en fin de vie du Président qui le considère comme un père (quitte, pour les éxégètes psychanalytiques, à le tuer.) Jacky Berroyer campe un Spin Doctor très crédible, et sa composition m'a semblé très travaillée. Les deux acteurs plus jeunes, qui jouent Mathieu et Leila, sont agréables mais un peu trop lisses à mon sens dans un film comme celui-là. Le scénar recèle de bonnes idées (opposition des générations, naïveté originelle vs cynisme obligatoire, dualité ombre et lumière...) Le point négatif du film c'est qu'il lui manque un souffle, une dimension véritablement dramatique, une profondeur de champ qui lui aurait assuré de marquer davantage les esprits. Mais peut-être n'était-ce pas le but recherché. Pour terminer avec mon feedback (puisqu'il en va des feedbacks comme des sandwiches : la tonalité d'ensemble sur le dessus, les critiques au milieu et les bonnes choses en dessous), je ne voudrais pas oublier de dire que les scènes qui portent sur l'étouffement lié au pouvoir, le manque d'intimité, la protection rapprochée omniprésente (pour le Président comme pour sa fille), ainsi que les scènes se déroulant dans le Palais de l'Elysée, sont celles que j'ai le plus aimé.
     
    Mais en écrivant cette note je me rends compte qu'il serait tout de même dommage de ne pas offrir votre vote à ce film qui pose sans doute plus de questions qu'il n'apporte de réponses, et dont la thématique trotte dans l'esprit telle une image rémanente un peu dérangeante... Je trouve que beaucoup d'idées et de pistes de reflexion sont bel et bien présentes dans le scénario, mais certainement pas suffisamment mises en relief dans l'aspect purement cinématographique, d'oú, quand même, une petite frustration.