Jeudi 14 décembre 2006. Disposant d'une journée de repos compensatoire, je me léve á 9 heures un peu fatigué et malade : j'ai nuitamment vidé le stock de mouchoirs en papier judicieusement placé sous mon oreiller la veille, et mon nez ne donne guére de signe de rémission ce matin... Je trouve quand même l'énergie de prendre une douche chaude, et me prépare un café. Bien qu’á l’article de la mort, j'ai pas mal de classement et de ménage en retard, et je compte bien mettre á profit ce jeudi off pour mettre á jour mes courriers et redonner un semblant de lustre á mon appart’ derniérement délaissé. Je passe donc toute la matinée á épousseter, nettoyer, récurer, balayer, javeliser, aspirer, secouer, dépoussiérer, et classer, jeter, trier, ranger, lire, stocker... OUF ! Vers 14 heures, épuisé comme Hercule ayant accompli valeureusement ses 12 travaux, je profite avec délice des joies du glandouillage dans un appartement propre comme un sou neuf. Je passe un coup de fil á ma mére pour lui dire que je viens d’acheter mes billets pour Noël (départ le samedi 23 á 7h30 de la gare d’Austerlitz, retour le vendredi 29 dans l’aprés-midi pour avoir deux jours á Paris et me préparer au fameux Réveillon de Yre-sur-Buvette) et je navigue un peu sur le Net en attendant Sebastien, un ami chilien qui doit passer vers 16 heures pour prendre le thé et papoter un peu.
Sebastien bosse au tout nouveau Musée des Arts Premiers du Quai Branly en tant qu’ethno-musicologue, et j’ai á coeur de lui poser quelques questions sur cette activité et le musée, que j’irai bien visiter un de ces jours. Il organise aussi des ateliers pour les scolaires, en laissant les enfants utiliser les instruments et en expliquant le contexte de chacun d’eux. Il m'a laissé une plaquette trés bien conçue, afférente á ces activités pédagogiques. J’ai appris par exemple, lors de notre conversation, que la classification officielle européenne range les instruments en 4 catégories : les membraphones, les aérophones, les cordophones et les idiophones (ces derniers produisant des sons par eux-mêmes, qu'est-ce que vous alliez vous imaginer !!) Bref, Sebastien est ravi de travailler lá-bas en tant que vacataire, dans un cadre magnifique et avec un programme qu’il a lui-même conçu, et qu’il anime avec passion. Mais nous devions aussi nous voir afin de bosser sur son site Web, qu’il m’a chargé de concevoir. Nous parlons donc de ce qu’il souhaite y voir, de l’organisation, du contenu, et il me montre quelques sites qu’il apprécie pour que je comprenne un peu mieux ses attentes. Il me transmet aussi moult documents, photos, que je scannerai et mettrai en ligne. Ce site va demander pas mal de boulot et de temps, me semble-t-il, mais je suis content de pouvoir créer quelque chose d’utile et de complet pour lui, Valérie et son Assoss "Vibrason".
Vers 17 heures 30 nous nous préparons á lever l’ancre, car Sebastien m’invite á la Maison de l'Amérique LATINE, au 217 Boulevard Saint-Germain, pour assister á une soirée organisée autour des interventions de deux musiciens et d’une collation á l’issue. Ces soirées sont récurrentes et s'intitulent : Tribune de la musique et du spectacle. Tout d’abord, je suis enchanté de découvrir les lieux, magnifiques. Un ancien hôtel particulier, immense, fait d’une multitude de salles et d’un dédale de couloirs, le tout dans une atmosphére chaleureuse et raffinée. Une vraie découverte. Il y a un bar dans lequel je reprends un café, et l’on peut également venir manger dans le restaurant dont le menu me semble particuliérement succulent ; excellente adresse pour un dîner en tête-á-tête dans un cadre prestigieux sans être ni clinquant ni ostentatoire. D’ailleurs, ce soir, se tiennent dans les diverses salles de ces lieux gigantesques des réceptions, des dîners, ou coktails privés, organisés par des sociétés connues ou des Ministéres. Mais il est temps de rejoindre l’Auditorium pour assister aux conférences.
Le mot conférence est bien grand, pour ce qui se trouve être davantage une causerie autour de la musique, avec des archives sonores choisies. Le théme de la premiére partie est : “Trois compositeurs colombiens du début du XXe siècle : Carlos Bieco, Luis A. Calvo et Francisco González Senior par Francisco González, guitariste et compositeur colombien”. En seconde partie, nous accueillons un musicien venu de Pau pour nous faire découvrir ses adaptations pour guitare de chansons d’un artiste connu : “Atahualpa Yupanqui par le guitariste français Denis Frossart, à l’occasion de la sortie de son CD sur ce compositeur argentin.” Bref, du beau monde fut convié ce soir, et je passe un bon moment, bien qu’essuyant un sacré coup de bambou vers la fin de la premiére partie, pour cause probable de fatigue et de rhume. Mais je me réveille pour la seconde partie, plus vivante, puisque Denis Frossart nous fait un petit récital trés technique de 5 ou 6 chansons de Atahualpa Yupanqui. Quelle virtuosité et quel talent... J’en suis bouche bée (mais oreilles et yeux grands ouverts !) ; Denis nous informe qu’il est avant tout enseignant de français dans l''education nationale et guitariste amateur á ses heures perdues, notamment lorsqu’il s’abîme dans la contemplation des superbes paysages de sa région... J’aimerais bien perdre mes heures de cette façon... Donc, moment magique en compagnie de ce musicien sensible et humain.
,Il est temps de gagner le rez-de-chaussée et la collation gastronomique pour nous sustenter un peu... Nous errons 5 minutes dans les couloirs parés de couleurs orangées et pourpre, puis nous trouvons la salle qui nous est assignée. Sur une table sont disposés des verres remplis de vin blanc ou rouge (un excellent Bordeaux 2004), du jus d’orange, de l’eau minérale, et surtout de fort apétissantes empanadas, qui sont des petits chaussons délicieusement fourrés soit á la viande, au poisson, aux légumes ou au fromage... Un véritable délice, MIAM ! N’ayant pas mangé á midi, je déguste á leur juste valeur ces mets raffinés, préparés sur place, et servis tout chauds. Nous eûmes même droit á une deuxiéme tournée. Re-MIAM !! L’alliance vin rouge et empanadas se révéle trés goûteuse. Je remercie Sebastien de son invitation, et je reviendrai plus que certainement pour la prochaine soirée, qui se tiendra le jeudi 18 janvier 2007 á 18 heures 30. Sebastien s’entretient avec quelques connaissances, et j’engage moi-même la conversation avec une femme assez distinguée qui squatte le buffet depuis quelques temps. Elle est danseuse, ex-prof d’espagnol, et curieuse de culture latine et de choses de la musique. Elle me demande si je suis musicien ! Je lui réponds que mon instrument de prédilection, c’est la souris, et que je suis le webmaster de mon ami chilien ici présent, et excellent musicien, lui... Il fut même sélectionné pour travailler avec le groupe de musique Quilapayun, de renommée mondiale. Aprés une derniére empenada, Sebastien s’entretient avec Michel Plisson, le Maître de Cérémonie de ce soir, puis nous rejoignons la station de RER Musée-d’Orsay. On discute de choses et d’autres dans le wagon presque vide, et je descends á Bir-Hakeim, alors que Sebastien va jusqu’á Suresnes via Issy-Val-de-Seine et le Tramway T2. Encore merci pour cette chouette soirée. Ravi de t’avoir revu et reçu. Je rentre á la maison le coeur léger et l’estomac bien rempli ; un peu fébrile et fatigué, je ne m’éternise pas devant le PC ce soir, bien que, sans doute pris par la frénésie de rangement du matin, je me mets á ranger mes fichiers musicaux et á les regrouper sur le disque dur externe du laptop. Ça me prend une bonne heure, et encore n’ai-je pas terminé... Voilá donc un jeudi bien utilisé, ma foi ! Je comprends beaucoup mieux á présent le sens de l'expression "La semaine des quatre jeudis" !!