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elsa zylberstein

  • Sentiments mitigés

    Dimanche 17 février 2008 | Je suis allé voir La Fabrique des Sentiments au Balzac ce soir. Film pas inintéressant mais un peu vide d'émotions ; j'imagine que la forme un peu trop lisse renvoie au fond, description de nos solitudes urbaines dérisoirement comblées par les moyens modernes et souvent illusoires de 977a8ce92f33aec45599239109c815ac.jpgrencontre... Film un peu triste aussi, vision négative d'une certaine absence de communication et de l'isolement, au moins psychologique, qui en découle, et auquel je ne veux ni ne peux croire tout à fait...
     
    Cela dit, je le connais, ce sentiment de solitude minant, usant et gangrénant, je pense juste que ce film est à moitié réussi. Disons que c'est un film-essai, un poil trop intellectuel ou clinique, et pas assez embarquant au niveau des émotions... Sentiments mitigés, donc, car au bout du compte, ce constat un peu amer laisse une trace qui signale tout de même une certaine vision et un certain talent. Et puis Elsa est assez mignonne dans son genre. Je boirais volontiers un cocktail speed-dating avec elle, même si je trouve le procédé assez peu séduisant et par trop artificiel - en tant qu'il induit une attente, une idée d'objectif, dont les rencontres amoureuses devraient être dénuées, puisque, on le sait bien, on n'est jamais plus déçu que lorsque l'on met trop d'attentes dans une rencontre ; le bonheur est avant tout intérieur, et il n'est guère surprenant que tant de gens soient seuls et déprimés (moi parfois le premier) puisqu'ils recherchent le bonheur dans une relation, dans une situation professionnelle, alors que nulle de ces choses ne peut l'apporter. Comme le dit un dicton bouddhiste :
     
    Chercher le bonheur à l'extérieur de soi, c'est comme chercher le soleil dans une grotte orientée au nord.
     
    Imparable.
     
    Je crois que la raison pour laquelle, finalement, ce film ne m'a qu'à moitié intéressé, c'est cette erreur dans le postulat de départ, et  autant le manque d'esprit critique face à cette vacuité des sentiments (que l'on se fabrique soi-même pour ne pas à avoir à souffrir de leur absence, mais ce processus nous fait finalement doublement souffrir, puisqu'il repose sur une illusion) que l'absence de solution un tant soit peu spirituelle apportée. De ce point de vue, il est évident que le speed-dating est l'illusion suprême, tout comme les sites de rencontres, qui ne sont bons qu'à faire ce pour quoi ils sont conçus : faire se rencontrer des solitudes, qui ressortent fatalement renforcées par le fait qu'on ne peut contraindre les émotions, qu'on ne peut fabriquer de l'amour. Le film enfonce un peu des portes ouvertes, dresse un portrait  subtil mais désabusé d'une future desperate housewife, sans pour autant apporter la clé permettant de sortir de ce cercle vicieux et vicié.
     
    Avec mes amies Curriculum, Vitae et Natouna, nous prîmes ensuite un pot au Café Pasteur, avec une Curriculum fraîchement rentrée du désert, bronzée et radieuse, l'esprit encore dans les sables marocains... Merci à toi pour le cadeau que je goûterai demain matin !