Finalement, on se retrouve en fait assez rapidement Place Balard, au rond-point, et entrons directement dans un petit bistrot très sympa, au décor très 1900 et orienté voyages… Domi et moi commandons un café, et nous commençons à converser. Domi est un peu éteinte, mais elle se réveille assez vite, caféine aidant, sans doute… On discute d’Internet, de Lolo, des skins Winamp, de boulot (un peu), et de choses et d’autres. Stéphane m’a laissé un message que j’écoute, et bientôt il me rappelle de sa voiture (j’avais laissé mon téléphone sur la table, à côté de mon briquet Dupont et de mes Marlboro Light, afin de mieux l’entendre sonner), me disant qu’il arrivait dans 20 minutes. Suite de la conversation avec Dominique, et tout d’un coup, surprise, Stéphane est là, sans que je ne l’ai vu arriver ! L’ambiance se détend d’un seul coup, et est en tout cas beaucoup plus ouvertement détendue et rieuse… On se branche sur des sujets tels que la décision qui préside au choix des cacahouètes dans l’assiette, la diffusion sur le câble de Miami Vice, et autres Teletubbies…
Après avoir, Domi et moi, bu deux cafés chacun, l’arrivée de Stéphane nous oriente vers des possibilités plus alcoolisées, et nous finissons avec 2 kirs (Domi et moi) et un perroquet (Stèph’) La conversation se tourne vers l’adresse à laquelle nous pourrons ripailler. On élimine le Durand Dupont, même s’il n’aurait pas été pour me déplaire, et aussi le Bermuda Onion, qui, depuis que Stèph’ y a vu une souris, est tombé en désaffection ! Là encore, je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette décision tranchée à défaut d’être branchée, mais bon… On se met finalement en route pour la solution de rechange (déjà éprouvée lors de la visite de Joël il y a presque un an de cela) : Le Café du Commerce. Et là, le calvaire commence ! Devant la queue qu’il y a, nous décidons de partir en vadrouille pour trouver un autre lieu d’agapes. Malheureusement, les rares trucs sympas que nous trouvâmes étaient complets pour au moins un bon moment (je rentrais en éclaireur à deux occasions pour m’entendre dire que, non, c’est complet, et que oui, il y a au moins une demi-heure d’attente), et nous fîmes un superbe tour à pied qui dura quasiment une heure (!), avant que de revenir à notre point de départ, rue du Commerce… Dominique était un peu dégoûtée, ce qui me chagrina un peu, me sentant co-responsable de cette infortunée errance…
Mais nous prenons bientôt place au Salon du Café du Commerce, et le choix des plats commence… et suivi pour moi d’une épreuve dont j’aurais bien voulu me passer. J’avais en effet commandé une soupe à l’oignon, gratinée dans tous les sens du terme, qui me semblait pas mal, mais c’était sans compter sur le degré de chaleur de ladite soupe, qui s’ajoutait d’ailleurs à la chaleur ambiante des lieux. Stéphane n’arrêtait pas de me faire des clins d’œil, et Domi dévisageait mes oreilles cramoisies et la rougeur de mon visage… Aïe, aïe, aïe !! Vivement que j’en finisse avec cette maudite soupe !! Après cela irait mieux, j’avais commandé une entrecôte avec des frites. Nous restâmes assez silencieux, durant le repas, et commençâmes à rediscuter un peu au moment des desserts [charlottes aux poires (sur coulis de chocolat pour Domi, ma foi très attachée aux chocolat)] et des cafés, servis avec des Speculos. Nous réglâmes par carte (trois banques différentes), et prîmes la direction de la 205 de Stéphane (Domi avait laissé sa voiture Place Balard), en direction du Bermuda Onion, où devaient nous rejoindre Did et Colas. Un petit tour de voiture, et nous voilà rendus devant le Bermuda, devant l’entrée duquel nous attendons les nouveaux arrivants, en matant les nanas qui passent, et qui font la queue pour entrer à la boîte du rez-de-chaussée. Petits coups de portable : Did & Co sont garés Rue de Lourmel, ils sortent ou rentrent un vélo dans le coffre… Domi n’avait pas l’air de vouloir trop s’immiscer, prétextant vouloir nous laisser entre amis hommes (elle ignorait, de plus, qu’Isaure serait présente, comme Stéphane et moi, du reste…) J’apprendrai plus tard, au cours d’une autre mémorable soirée au Man Ray suivi de la Maison de l’Aubrac, qu’elle se sentait gênée, car intimidée ; bref, elle appréhendait. Mais c’est encore une autre histoire, cette soirée du 17 mars 2000… Finalement, nous montons directement au quatrième étage, nos amis nous rejoindrons bien assez tôt ! Nous serrons la main de notre super serveur de Caïpihriña, et il nous conseille de rallier le fond de l’établissement, là où nous attendent les confortables fauteuils de cuir. Stéphane s’assoit du côté où Domi est assise, me laissant le côté droit du canapé… je me dis Mince, dommage, ça commence bien ! Mais lorsque Did arrive avec Colas et Isaure, Stéphane et moi intervertissons nos place, me permettant de me placer près de Domi, et de lui faire un peu la conversation… me permettant également de profiter de celle d’Isaure, qui se révèle d’une surprenante simplicité et d’un naturel sympathique ! Colas sort un sac plastique transparent contenant des graines, et qu’il avait trouvé sur le toit d’une voiture. Je goûte, bof, pas terrible ! Je jette avec désinvolture le restant dans la coupe qui contient divers fruits et noix, au grand amusement de Dominique ! On se moque gentiment d’Isaure, qui semble ne pas comprendre nos traits d’esprit, certes pas très brillants ! Domi et moi sommes finalement assez complices, fonctionnant carrément sur la même longueur d’onde…On tous les cas, cette soirée fut, quelque part, le point d’orgue de notre complicité, une époque où tout était peut-être possible, où chacun était encore dans cette phase (que j’aime par-dessus tout, et qui précède l’implacable immersion dans le quotidien moins romantique) de séduction et d’approche complice…
Bref, tout se passe super bien, on profite de la vue sur Paris, et Domi trouve que le paysage vu du quatrième étage, ici, ressemble beaucoup à celui de Hong Kong. Domi boit un Cuba Libre, qui m’a l’air assez bon ! Elle est assise en tailleur sur sa chaise, et je la trouve vraiment craquante, ce soir… L’heure tourne, nonobstant, et nous nous dirigeons vers le bar afin de régler nos consos. Tout le monde est un peu éteint… Isaure demande à ce qu’on lui serve un verre d’eau, c’est Did qui demande à notre super serveur de Caïpihriña. Je montre mon enregistreur numérique (surnommé Diane 3) à Did, qui, enthousiasmé, s’enquiert immédiatement du prix ! Près de 1700 balles !! Le fond musical est Johnny Halliday, et dès les premières notes et les premiers riffs, Domi et moi nous disons qu’on aime beaucoup… La chanson est Allumer le feu, et j’en garde encore trace sur ce fameux enregistreur numérique Olympus. Après avoir tout payé, on descend prendre l’air dehors, et nous nous éparpillons dans la nuit parisienne… Domi discute un peu encore avec Isaure (qu’elle a vachement apprécié), et moque un tantinet son béret… Pour ma part, je rejoins la 205 de Stéphane, accompagné de Dominique, que nous ramenons à sa Polo, garée vers Javel. On s’embrasse, se dit à très bientôt, et Stéphane & moi rallions les Essonnes, pour une rentrée dans l’atmosphère Étampoise qui se fait vers les 03:30 du mat’…