Le Deuxième Souffle, deuxième !

Vu ce soir au cinéma Convention, Le Deuxième Souffle, film policier noir de Alain Corneau, qui avait déjà officié sur l'excellent Le Cousin, autre polar à l'ambiance délétère. Ce nouveau film de Corneau me rappelle un peu le 36, Quai des Orfèvres de Olivier Marchal, que j'avais beaucoup aimé, justement à cause de son ambiance sale et réaliste.

 

Le pitch, par AlloCiné :

1958. Gu, célèbre et dangereux gangster condamné à vie, s'évade de prison. Traqué par la police, il veut s'enfuir à l'étranger avec Manouche, la femme qu'il aime. Ayant besoin d'argent, il accepte de participer à un dernier hold-up. Grâce à lui, le coup est une réussite. Mais, victime d'une machination montée par la police, Gu passe pour un donneur et un traître aux yeux de ses complices. Pour laver son honneur, Gu prendra tous les risques..

Ce Deuxième Souffle bénéficie d'excellents acteurs (Auteuil et Michel Blanc en tête), d'une réalisation souvent inspirée, de beaux plans, d'un scénario qui tient la route, et d'une ambiance glauque (Paris, Marseille) ; mais le personnage principal, Auteuil, vieux de la vieille dans le milieu, revient après 10 ans de cabane, et se rend compte que le code de l'honneur qui prévalait à son époque a bel et bien disparu, ce qui lui cause moult désillusions et l'amènera même à défendre son honneur sali, alors qu'il aurait pu filer à l'anglaise (enfin, à l'italienne) avec un magot de 100 millions en poche. Mais pour lui, l'honneur est plus important que l'argent. Bref, un film à voir, quoique parfois un peu longuet (il dure 2 heures 36) mais visuellement très réussi. Les décors des années 60 ont été fidèlement reconstitués et Alain Corneau joue sur les couleurs comme pour mieux nous éclairer sur ces noirs us et coutumes qui sont ceux des truands de l'époque. A dire vrai, le film vaut vraiment pour ses acteurs, tous épatants. Auteuil est tout de même un acteur au talent énorme, et je pèse mes mots. Évidemment, ce film est un remake du Deuxième Souffle original avec Montand, réalisé par Jean-Pierre Melville en 1966.