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  • Eric CLAPTON & JJ CALE - The Road to Escondido

    medium_Escondido.jpgJ'inaugure ce soir une nouvelle rubrique-à-brac, qui traitera de musique : je vous ferai part ici même de mes coups de coeur musicaux, de quelques critiques de CD, et plus généralement la rubrique Musique se fera fort d'abriter toute note un tant soit peu axée sur la musique ; jusque là, rien que de très logique ! Et puis comme j'adore la musique et que ma collection de CD est plus que fournie, cela me donnera une excellente occasion (1) de vous faire partager mes coups de coeur et (2)  de tenir ce BLog à jour avec des notes de musique régulières !

    medium_Crossroad_GF.jpgInaugurons donc cette rubrique par une critique du dernier CD de Sieur Clapp (le vrai nom de Eric Clapton) et de Sieur JJ Cale. Tout d'abord, il est utile de dire que de Clapton, je suis un grand fan, même si dans sa discographie fournie il se cache du bon, certes, mais aussi du plus dispensable... Je suis surtout fan de Clapton lorsqu'il joue du blues, et a fortiori lorsqu'il joue du blues en Live. A ce titre, le coffret de 2 DVD Crossroads-Guitar Festival est exceptionnel. A titre d'information, il y a un titre caché sur l'un des DVD, et ce titre n'est rien moins que Layla, dans une version apocalyptique ! Je vous laisse le soin, au gré de recherches internetesques, de trouver la combine pour y accéder. Si je mentionne ce DVD anthologique, ce n'est pas par hasard, puisque God et JJ se sont trouvés sur scène à cette occasion, d'où leur est venue l'idée de faire un disque en commun. Bien leur en a pris !

    medium_EC_JJ_Cale.jpgMais revenons à nos moutons, comme dirais la femme de ménage que je n'ai pas ! Après un passage à la Fnac, j'ai acheté ce petit bijou de CD. J'aime beaucoup JJ Cale aussi, et donc je m'attendais à du bon. Il est vrai qu'à part quelques titres vraiment excellents, j'avais été un poil déçu de la livraison Clapton/BB King (Riding with the King) d'il y a quelques années. Cette fois-ci, c'est du tout bon ! Tous les titres ou presque ont été écrits par JJ Cale, et Clapton, finalement, ne contribue qu'au chant, ainsi, bien évidemment qu'à la guitare cristalline, mais avec quel panache ! La tonalité générale est plutôt assez boogie, avec la touche inimitable de JJ Cale dans les compos. Le premier titre (Danger) nous met en condition, rien de bien palpitant, mais cela permet de rentrer dans l'ambiance. Nos amis ne se mettent justement pas en danger, ici, mais nous permettent d'entrer de plain-pied dans leur univers, et leur cheminement vers Escondido. On y retrouve les soli magiques de EC, sur un titre très Calien. Du pur JJ Cale avec un guest-guitarist de choc. Ce pourrait être un titre inspiré de Clapton ; c'est assez bizarre, finalement, d'entendre ces deux pointures jouer ensemble... Je retiens de ce premier morceau la guitare inspirée de EC. Le second titre, Heads in Georgia, sonne aussi comme du pur JJ Cale, et pour cause. Le tempo est plus lent, plus laid back, avec une atmosphère qui a fait justementl le succès de JJ Cale. La guitare de Clapton est moins expensive, plus chirurgi-Cale, si vous me passez le jeu de mots ! Très bon titre pour un dimanche matin au réveil difficile, qui permet d'émerger doucement... (ce sera mon cas demain je pense !) Ensuite nous avons droit à Missing Person, là encore écrit par Cale, avec un piano bien présent, mais ce titre fait moins JJ Calien que sa production habituelle ; la guitare de Clapton est bien identifiable, et quelques soli valent leur pesant de cacahouètes. Titre assez léger, où nos deux compères se répondent bien, et semblent s'amuser, pour notre plus grand plaisir ! Morceau numéro 4, When the War is Over : là encore, un bon boogie des familles, qui fait immanquablement taper du pied. Tous les titres sont relativement courts, donc assez percutants. On retrouve là le style JJ Cale -- encore une de ses compos, mise en valeur par la gratte de EC, au son bien crunchy et compact. Bon morceau, aux paroles bien senties : "When the war is over, it will be a better day / But it won't bring back those poor boys in the grave"...

    medium_EC2.2.jpgAlors, le titre suivant, écrit par Brownie McGhee, Sporting Life Blues, est un vrai vieux blues traînant, style dans lequel bien évidemment Sieur Clapp excelle ! Ce titre pourrait être extrait de la discographie blues de EC, pourquoi pas du CD From the Cradle ? Le tempo se relâche, et on a le droit d'apprécier cette pépite avec un petit verre, dans une atmosphère tamisée... Au chant, Clapton et Cale interviennent à tour de rôle. Ce titre 5, Sporting Life Blues, est en effet un vieux blues des familles, avec les balais, très doux, très lent, très classique dans la forme, en fait. Mais ça se laisse écouter, et la guitare de EC produit ses petits effets lénifiants... C'est un titre qu'il faut laisser s'installer, doucement, un verre de Scotch à la main... Le morceau suivant, Dead End Road : encore un titre Claptonien dans son rendu, avec une superbe guitare un peu à la Knopfler lorsqu'il joue avec les Notting Hillbillies, un bon vieux morceau qui fait taper du pied et met de bonne humeur. Titre trop court mais qui remet les idées en place ! Yeah ! Ce morceau, avec du violon dedans, est composé par Cale, avec Clapton en lead singer. Cela recommence à bouger ! EC inaugure un nouveau son de guitare, un peu plus country pour le coup. Guitare country et violon = titre country, définitivement ! Encore un morceau un peu différent des productions habituelles de JJ

    medium_EC1.jpgNous arrivons au beau milieu du voyage... Le titre numéro 7, It's Easy, a contrario, est estampillé JJ Cale à 100% ! On pourrait le retrouver tel quel dans la discographie de Cale, qui assure le chant. De plus, It's Easy, voilà bien un titre 100% Calien ! Ambiance laid back garantie ! Le morceau suivant, Hard to Thrill, est écrit par Clapton et John Mayer. Le rythme ralentit pour une ambiance plus jazzy, et Clapton nous tricote une ambiance tamisée, avec un chant très inspiré, et de belles harmonies entre JJ et Eric ; un petit piano jazzy apparaît, les balais ont remplacé les baguettes, et on ne se lasse pas de cette atmosphère splendide... Titre très Claptonien finalement.  On pourrait l’écouter toute la nuit, celui-ci aussi… En morceau numéro 9, nous avons la surprise (bonne) d’entendre un grand classique de JJ Cale, Anyway the Wind Blows, qui date tout de même de 1974, mais qui est ici réactualisé de main de maître par notre duo magique ! Super son, titre 100% Calien, mais avec des soli pointus de Sieur Clapton. JJ au chant, et Eric à la guitare, qui se permet même des petites envolées loin de la mouture originale du titre. Bravo, je pourrais l’écouter en boucle ce morceau, il donne une pêche d’enfer ! Ensuite les choses calment à nouveau, avec Three Little Girls, titre acoustique, où Clapton fait montre de tout son savoir-faire en la matière, à la fois à la guitare et au chant (rappelez-vous son sublime album Unplugged). Ce morceau ne dépareillerait pas dans la discographie de God. De la belle ouvrage, mais un léger air de déjà-vu, pour tout dire…

    medium_cale2.jpgCette impression est effacée par le titre suivant, lui aussi extrait de matériel existant, puisqu’il s’agit de la reprise de Don’t Cry Sister, de JJ ; encore un morceau remanié de fort belle façon, un poil plus rapide que l’original me semble-t-il, avec Clapton qui remplit bien son office, et la voix unique de Cale. Encore un titre pêchu, que je ne me lasse pas d’écouter… On arrive déjà vers la fin de ce voyage musi-Cale, et les meilleurs titres sont pour la fin, histoire de finir en beauté, et d’arriver à Escondido frais et dispos ! Le morceau suivant, Last Will & Testament, est du Cale dans l’écriture, mais du Clapton pur sucre dans l’interprétation. La guitare est identifiable entre mille, et le son est estampillé EC. Bonne chanson, car les influences mutuelles se croisent et se répondent avec fluidité. Là, on sait qu’on écoute un disque fait en commun. La guitare prendrait même des accents à la BB King que cela ne m’étonnerait pas ! Donc ça tire sur du bon blues, et ce n’est pas moi qui vait m’en plaindre… Ce titre introduit de fort belle manière la Sainte-Trilogie finale, qui continue avec Who Am I Telling You, titre lent, avec les balais qui balayent en douceur les caisses de batterie, et Clapton qui chante comme il sait si bien le faire, de sa voix veloutée… Cale lui prête main forte au chant, mais je retiendrais surtout sur ce titre un solo de toute beauté de God, qui ne se révèle jamais aussi bon que dans la musique du diable ! La guitare plaintive et lascive qui arrive en fin de morceau est belle à pleurer. Elle me file des frissons. C’est bon signe ! Excellent titre, donc. Et puis on termine avec un titre écrit aussi par Cale, qui donne envie de taper du pied ! Ride the River, ça s’appelle. Et Clapton distille des notes bien senties, et Cale nous régale de sa voix inimitable. Et on a envie de rester à bord de ce bateau en partance pour l’autre rive, jusqu’au bout de la nuit… Clapton est un peu en retrait ici, mais il se met au service de la chanson, et beaucoup de l’émotion ressentie repose sur lui quand même. Rythme hypnotique, je l’ai laissé en boucle pendant 30 minutes sans en être lassé. Excellente façon de conclure un disque très bien réalisé, en compagnie de deux fines gâchettes qui ne cherchent pas du tout à prendre le dessus l’un sur l’autre.

    medium_Cale.jpgMa conclusion ? CD recommandé ! On ne se lasse pas d’écouter ces morceaux qui se nichent petit à petit dans un coin de l’esprit ; certains titres sont immédiatement assimilés et font plaisir à la première écoute, et d’autres mettent plus de temps à s’immiscer dans notre cœur. On trouve sur ce CD des morceaux lents et bluesy à la Clapton, et des titres plus boogie à la Cale. Mais ces deux artistes n’ont plus rien à (se) prouver, et c’est un plaisir de les écouter prendre du bon temps, sans souci d’égo, juste s’amuser, juste nous ravir. Un peu à l’instar d’un Knopfler et d’une Emmylou Harris, qui viennent de faire paraître un DVD beau à pleurer, qui fera sans nul doute l’objet d’une prochaine critique ici même. Rien à prouver, le plaisir de jouer ensemble, de faire revivre des vieux standards pour notre plus grand plaisir, des musiciens qui s’écoutent, qui se répondent, qui laissent les chansons s’épanouir, qui laissent les notes filer sous les doigts, qui nous laissent ébaubis et ébahis par tant de grâce… La route pour Escondido est décidemment bien agréable, mais comme toutes les belles choses ont une fin, je vais m’arrêter là pour ce soir… En cadeau je vous mets un lien qui vous permettre de juger sur pièces, pour un maximum de trente écoutes, alors utilisez-le à bon escient !

    http://www.rhapsody.com/ericclapton/theroadtoescondido