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amma

  • DARSHAN

    medium_DARSHAN.jpgUne fois n'est pas coutume, j'aimerais revenir sur un film dont on n'a guère entendu parler, mais qui devrait bientôt passer à la télévision (Canal+ ou autre chaîne câblée), et qui m'avait stupéfié lorsque je l'avais vu en salle. Darshan, puisque c'est bien de ce film qu'il s'agit, m’a véritablement cloué, littéralement rivé à mon siége. Je suis resté catatonique pendant 3 minutes, la tête encore emplie des couleurs, des gens, des sentiments, presque des odeurs de cette Inde décrite si précisément et si amoureusement par Jan Kounen. Et puis il y a le personnage principal du film : AMMA. Déjà, un nom en forme de palindrome parfait, symbole de la matrice originelle, dénomination à la fois respectueuse et familière (dans un apparent paradoxe dont les indiens sont si coutumiers) et qui donne le ton, avant même de la voir, de la profonde humanité, du détachement sans fond, de l’amour inconditionnel de cette Sainte contempo-Reine dont le film nous parle. Non seulement la forme du film est remarquable – plans grandioses de simplicité (le Palais du Rajasthan), façon de filmer qui s’adapte au contexte (plans fixes d’éléphants se baignant dans un fleuve majestueux, caméra à l’épaule dans la cohue indescriptible des rues de Bénarès) mais le fond nous fait fondre :  Amma est une femme qu’on ne peut s’empêcher d’aimer au premier regard ; amour comme un écho à notre propre désir et notre propre impossibilité de nous comporter de manière si exemplaire. L’on reste frappé de stupeur lorsque l’on assiste, tel un bouquet final grandiose et vertigineux, à l’étreinte qu’Amma (la Mère, avec un grand aime) donna à 45.000 personnes consécutivement, dans un ballet dont la chorégraphie stricte et hallucinante nous laisse émotionnellement sur le carreau.

    En conclusion, je dirais que si je trouve que certains films usent et abusent de la promotion, parfois à leur propre détriment d'ailleurs, je trouve inadmissible qu'un film comme Darshan ne soit projeté lors de la première semaine de sa sortie que dans 3 salles à Paris. Il est des trop-pleins de mots qui sont inappropriés, et il est des silences assourdissants.