Je ne sais si c'est l'effet de la Pleine Lune, ou une certaine propension à souvent laisser divaguer mes pensées nocturnes, toujours est-il que je me tape une belle insomnie... Je navigue en PSV au milieu d'un océan de pensées variées, je barre mon Trimaran sans me marrer, tant bien que mal, dans ce grain nocturne et inopiné, imprévisible et inévitable, tel un voyageur solitaire fatigué, un vieux loup de mer à la recherche d'une douce tanière...
Bouteille à l'amer... Pas possible de dormir, Morphée fait grève, le sommeil ne veut pas de moi... Alors j'écoute la sublime chanson interprétée par -M- et tirée du SOLDAT ROSE : A Demi-Mots ; je soigne mes maux par ses mots, mais je ne peux m'empêcher de couler, comme couleraient des larmes irrésistiblement attirées par la gravité de la solitude, qui taraude , toujours en maraude... "A demi-mots je vous le dis, c'est à demi mort que je suis, il manque une moitié à ma vie, une partie de moi est partie..." ; c'est sûr, les soirs de blues c'est pas un titre qui redonne le moral, mais j'avoue une certaine complaisance à me laisser envahir de ces états d'esprit nostalgiques. Alors je vide mon sac et mon paquet de Marlboro. "J'ai des tonnes de 'je t'aime', sentiments à la pelle, mais comme je n'ai plus personne, je vous les donne..."
Le manque est là. Pas tant le manque d'un passé révolu et voulu que le foutu manque d'un futur hypothétique, lénifiant. "A demi-mots je vous le dis, depuis que ma poupée jolie s'en est allée loin d'ici, je ne vis plus qu'à demi..." Pris dans un tourbillon mauvais, mieux vaut encore se laisser couler jusqu'au fond pour trouver le moyen de remonter... Je constate avec un sourire narquois, tout de même, que le spleen favorise chez moi une certaine élégance prosodique... Mais les écrivains produisent parfois des écrits vains. Foutue Pleine Lune. Heureusement que le jour se lève, toujours... Et, je vous rassure, moi aussi.