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niko-blog

  • COMPILATION-3

    "Ils se dirent à très bientôt, elle voulait conserver quelque chose de lui et il lui proposa sa montre, qu’elle refusa, comme de bien entendu, puisque le temps n'avait plus d'importance...."

    "Basile Leroux accorde sa guitare. Luc Bertin cabotine, comme d’habitude. La section rythmique est d’une impavidité à toute épreuve. Et solide comme un roc. Il en sera beaucoup question ce soir, de rock, justement ; il me semble que le concert tire davantage sur le rock que précédemment, surtout pour ce qui concerne les troisième et quatrième sets. Du reste, le dernier morceau du premier set est Going Down, écrit par Don Nix, et popularisé notamment par Satriani et ses comparses du G3, qui le reprirent en rappel lors de leurs concerts monstrueux. C’est un excellent titre, reprise de haute volée par notre quatuor de choc. Mais comment 4 musiciens arrivent-ils à faire autant de bruit, je vous le demande ! Basile Leroux est exceptionnel à la gratte. La section rythmique est d’une régularité à faire pâlir de jalousie un chronomètre suisse. Le batteur tape fort juste comme il faut, et la basse est bien présente. Le premier set passe très vite."

    "En retard, je prends mes jambes à mon cou et quitte mes pénates vers 14 heures 15 pour me rendre en l’église Notre-Dame-de-Lorette afin d’assister à une évocation contée et musicale de la vie de Saint-François d’Assisse. Soyons francs, jamais je n’aurais mis les pieds là-bas si une amie ne participait pas, en tant que conteuse (assise, comme il se doit), à ce spectacle créé par Elizabeth Commelin, pas inconnue de moi, ni peut-être de vous... Tout en essayant de ne pas m’endormir, j’admire les décors de cette belle église (as)sise non loin de Saint-Lazare ; aller écouter une évocation de Saint-François d'Assise près de Saint-Lazare, c'est tout de même un comble !"

    "La pénombre mutine et muette arrache le voile de nos vies obscurcies et donne à voir nos schizophrénies. Plus de place au déni, la vérité tombe du nid, telle un oisillon transi ! Les étraves des navires nocturnes brisent les lames de fond du désespoir et noient les larmes effrontées qui, parfois, remontent des profondeurs pour venir couler, amères et salées, sur quelque joue mal rasée, sur quelque visage buriné, s’écrasant, lourdes et libérées, dans quelque verre délavé, sur quelque table usagée, maculant de leur parfum d’éternité le quotidien routinier d’un Capitaine désabusé…"

    "Alors, oui, peut-être faudrait-il mieux considérer chacun de ces êtres comme des sacs de riz, indistincts et interchangeable, car, au bout du compte et à la fin des fins, nos os ne pourriront-ils pas ensemble dans un fatras puant, pestilentiel et identique et dérisoire ? A l'heure du Jugement Dernier, combien se retrouveront à pleurer et à s'apitoyer sur un sort qu'il leur avait pourtant été donné de maîtriser, de diriger - de conjurer ?"

    "Manset m'a fait acheter ma platine Marantz CD-17, m'a fait rentrer en métro toutes affaires cessantes après l'achat, comme dans un rêve, de ces galettes qui sillonnent - toujours - la même ornière. Nostalgie d'une époque révolue, noirceur d'un futur décomposé où les choses véritables seraient remplacées par des erzatz d'humanité... Écoute de l'objet en question, comme on écouterait les mots de la personne aimée - avec attention, présence, jouissance... Écoute et ré-écoute compulsive du premier morceau, ad lib, puis on tente le second, qui laisse ébaubi, puis on remet le premier morceau, pour être sûr qu'on ne rêve pas... Écoute homéopathique, on laisse la magie opérer, et on éclate de rire tout seul, devant sa chaîne Hi-Fi, on est galvanisé, on revit. Et parfois, c'est en sanglots qu'on se retrouve, les mots qui touchent plus qu'on ne peut l'imaginer, la musique qui heurte en pleine face, l'émotion qui affleure comme ça, qui emporte tout comme on se laisse parfois emporter par des évidences rencontrées au hasard de la vie... Et parfois, on communique ce plaisir indicible à ceux qui nous touchent, et on est touché de faire - parfois - vibrer ces gens-là. Mais quand ça arrive, c'est la plus belle chose dont on puisse rêver."