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Orly soit qui...

Posté à l'ombre inexistante de trois arbres récemment étêtés, je m'entête à observer les moyen-courriers aux couleurs et logos disparates après qu'ils ont franchis la ligne des immeubles qui me fait face. Le temps d'exhaler un panache de fumée grise qui se fond immédiatement dans l'identique couleur du ciel du jour, et voilà un autre avion qui apparaît ! Je le suis du regard et je suis soudain projeté dans la cabine au côté des passagers en provenance de quelque pays exotique, et qui doivent être soulagés d'arriver à bon (aéro)port. Et je me remémore mes descentes sur Paris, lorsque j'étais moi-même de retour de quelque contrée lointaine, tout heureux d'apercevoir la Tour Eiffel au loin, de sentir (presque physiquement) la terre se rapprocher, de frémir à l'idée de retrouver ma chère Capitale ; le plaisir d'être en partance n'est dépassé que par celui de recouvrer ses habitudes et ses repères.

Roissy.jpgEt je pense à ces sages passagers, qui arrivent sains et saufs et qui doivent en être soulagés... L'attente du moment où les pneumatiques vont toucher la tarmac de la piste, le ronflement des moteurs à réaction qui se fait davantage audible, les ceintures de sécurité qui se bouclent et les sièges qui se redressent en phase d'approche, le moment de tension inévitable lorsque le contact se fait entre le sol et l'appareil qui décélère en vibrant de tous ses boulons et ses sondes Pitot, et parfois, sur les long-courriers et au hasard des nationalités embarquées, les applaudissements qui retentissent dans l'aéronef après l'atterrissage, forcément réussi. La douce impression de transgression lorsque l'on détache sa ceinture avant l'arrêt complet de l'appareil, bravant les regards attentifs du personnel naviguant mais tellement satisfait de pouvoir enfin s'extirper de cette carlingue soumise à rude épreuve. Nouveau panache de fumée grise, dont le silence de la dissipation contraste avec le vacarme presqu'assourdissant des jet engines du Boeing qui me survole. J'aperçois les petits hublots derrière lesquels les voyageurs sont assis, l'avion semble étonnamment horizontal, en fait, même s'il perd beaucoup d'altitude lors de cette phase critique de reprise en main de l'appareil par le pilote. Et ma cigarette se termine, insensible à l'inexorable et permanent ballet qui se déroule à quelques dizaines de mètre au-dessus de ma tête ; je rentre dans le bâtiment de Formation et, d'ici quelques minutes, je reprendrai la route pour Paris par le truchement de l'OrlyBus, dans lequel, sans doute, je me mêlerai aux passagers venus hanter provisoirement mes pensées et que j'avais devinés à la faveur d'une pause clope, masqués par un fugace fuselage métallique à l'éclat intermittent...

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