Et vous, vous êtes plutôt Saint-Valentin, ou Sans-Valentin ? J'ai eu l'occasion de quelque peu disserter sur ce sujet hier lors de ma pause entre les deux parties de mes cours du soir ; la conclusion fut que même si tout le monde s'accorde à dire qu'il s'agit d'une fête commerciale, il serait de fort mauvais ton de ne rien prévoir ce soir-là : merveilleux paradoxe insoluble !!
Vous êtes plutôt Saint-Valentin ? Tentez donc de faire comme si de rien n'était en cette soirée qui risquera bien de tourner à la scène de ménage, et vous allez voir ce que vous allez entendre ! Faire comme si tout en faisant comme ça... Diktat du politiquement correct, poids des traditions, habitude liberticide de laquelle on ne peut se soustraire, faute de voir tomber sur soi tous les reproches et ressentiments de la terre ! Vous êtes plutôt Sans-Valentin ? Alors là, attention ! Les regards des bonnes gens bien pensantes sont braqués sur vous ! L'opprobre générale va fondre sur vous comme une colombe enragée sur un vieux quignon de pain... Sans parler du sentiment peu facilement refoulable de culpabilité et de gêne ! Je crois que, outre l'aspect évidemment commercial de la chose, ce 14 février est une date à éviter définitivement : c'est comme la cigarette, il vaut mieux ne jamais commencer ! Que l'on soit Saint-Valentin ou Sans-Valentin il y a fort à parier que l'on n'en mènera pas large. Et puis, depuis quand une preuve d'amour est-elle liée à l'inévitable achat de fleurs ou le récurrent dîner aux chandelles, hein ? Sans compter que même en ces temps de parité et de féminisation de la gente masculine, c'est quand même sur nous les hommes que repose tout le poids de cette obligation festive et dispendieuse !
En ce qui me concerne, je vais passer cette Saint-Valentin avec S. et nous allons aller voir La Môme, en souvenir d'une chorégraphie que nous dansâmes à plusieurs occasions, inspirée d'une chanson de Piaf, A Quoi ça Sert l'Amour ? Comme ça, je résouds la quadrature du cercle : je m'absouds de la corvée de me fendre d'un cadeau obligatoire autant que souvent inutile et je passe tout de même une soirée charmante et agréable, sans aucun danger ni tentation, sans aucune ambiguïté ni malaise ; je dois dire que je suis tout de même assez content de moi sur ce coup là !!