Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tomasz - Page 14

  • Ce TOMASZ, c'est QUELQU'UN !

    Dimanche 19 novembre 2006

    Je veux revenir quelques instants sur le film NE LE DIS A PERSONNE, tellement il m’a marqué, et est encore présent en moi. En régle générale je peux être bouleversé par un film (PRÊTE-MOI TA MAIN, QUAND J’ÉTAIS CHANTEUR), mais ces sentiments ne durent habituellement pas. Je m’immerge dans l’histoire, je peux traîner quelques émotions rémanentes, mais je passe vite á autre chose. Je me rends compte que NE LE DIS A PERSONNE déroge á cette régle, car il n’a pas disparu de mon esprit, loin de lá. C’est un film que j’irai revoir. Je trouve que c’est réellement un excellentmedium_personneg.jpg film. L’histoire, tout d’abord : comment ne pas être touché au plus profond par cette histoire d’amoureux séparés de façon violente, qui croient que l’être aimé n’est plus, alors que chacun d’eux a refait sa vie dans l’ignorance de la survie de l’autre, toujours amoureux comme au premier jour ? Comment ne pas être bouleversé par le regard de Cluzet quand il découvre inopinément sa bien-aimée sur une vidéo amateur transmise par mél ? Comment ne pas être pris á la gorge par ce chassé-croisé faussement posthume, par ces retrouvailles criantes de vérité ? Au-delá de ces aspects scénaristiques, il y a le vrai savoir-faire de Canet, qui s’y entend pour créer des personnages plus vrais que nature, et il y a bien évidemment le talent des acteurs, qui conférent au film un impact émotionnel démultiplié. Et puis il y a autre chose, qui m’apparaît évident á présent : la bande originale, composée par -M- ; il faut savoir que -M- a improvisé la musique en visionnant le film, et la plupart des morceaux sont des premiéres prises. La bande originale a été enregistrée en une journée. Hallucinant comme ce musicien a capté les ambiances pour créer une musique véritablement lancinante, hypnotisante, et qui transmet avec acuité le trouble des situations, des personnages... Je vais acheter cette BO hors-norme, trés minimaliste dans la forme, mais dévastatrice dans le fond.

    Le film, au-delá de son aspect thriller, absolument réussi, touche aussi au plus profond par l’histoire qu’il narre. Et les scénes finales sont tout de même assez bouleversantes : la confession du meurtrier, homme brisé magistralement interprété par Dussolier, les retrouvailles symboliques sur fond de coucher de soleil crépusculaire... Et si le film a un medium_cluzet-course.jpgcôté love-story, il n’en reste pas moins un excellent thriller, halletant au possible (pas un hasard si les meilleures scénes sont des scénes de fuite, d’échappée belle, de poursuite et de cavalcades sans fin), avec, encore une fois, LA scéne d’anthologie (mais il y en a une kyrielle dans le film), lorsque Cluzet provoque un gigantesque carambolage en traversant le Périph’ á pied, poursuivi par une escouade de flics. Ce film est une histoire de chasse, de chasseurs implacables, de prédateurs troubles. Chasse á la femme, volatile et insaisissable, mais aussi chasse á l’homme, innocent mais obligé de fuir la police pour tenter de retrouver celle qu’il aime. L’amour le force á adopter une attitude de fuyard, décontenançant son avocate, et renforçant les suspiscions des policiers, sauf un, Berléand, dans un rôle de composition qui, comme pour beaucoup des acteurs du film, lui vaudrait bien un César. Bref, foncez voir ce chef d’oeuvre, vous ne pourrez pas être déçu. Mention spéciale, of course, á la mise-en-scéne de Canet, brillante, magistrale, (up)percutante, intelligente, sensible aussi ; bluffante, véritablement inspirée. Canet est un sacré réalisateur, on sent qu'il est proche de ses comédiens, et il manie le langage cinématographique avec une précision et un á-propos dignes des plus grands...

    Lundi 20 novembre 2006 

    Il faut aussi que je vous cause de musique. Je suis allé voir au Bateau Ivre dans la rue Descartes, le fantastique musicien dont j’ai déjá parlé : j’ai nommé Tomasz. Une amie m’a rejoint vers 20h30 au bar oú j’avais déjá attaqué un demi, et nous vîmes débarquer Tomasz, retardé par la circulation et le mauvais temps, vers 20h45, soit 15 minutes á peine avant le début du concert. Le concept était d’écouter 3 musicos les uns aprés les autres,medium_tomasz.jpg Tomasz (en tant que MC) faisant le lien et jouant 3 courts sets. Le Bateau Ivre est un lieu bien sympathique : bar convivial (avec un vrai Happy HOUR) en haut (au rez-de-chaussée, en fait), et caveau minuscule en bas, dans lequel une vingtaine de personnes peinerait á tenir confortablement. Nous prîmes position vers l’escalier en colimaçon, digne d’un phare tellement il est étroit et, il faut le préciser, casse-gueule, et Tomasz commença á jouer ses titres de prédilection, á savoir ses belles compos inspirées et quelques (sic) reprises de Noir Désir et de Mano Solo. Tomasz ne chante pas Noir Désir, il EST Noir Désir !! Ensuite, un autre musicien l’a remplacé (je retiendrais une magnifique chanson reprise d’un groupe dont j’ai oublié le nom, ainsi que le morceau Wish You Were Here, des Floyd), puis Tomasz a poursuivi avec ses chansons. Quelle énergie vocale et guitaristique... Wow, toujours un régal de le voir jouer. Interlude d’un autre artiste, chantant des chansons rigolotes avec une gratte électrique, puis on revient aux choses sérieuses. Au cours de ce troisiéme set, Tomasz me demande de lui rapporter une biére, et, en la lui remettant, il m’oblige littéralement á chanter, ce dont je m’acquitte avec difficulté, mais non sans un certain plaisir... Evidemment, cela aurait été beaucoup mieux si j’avais connu les paroles...
     
    La soirée finit par tirer á sa fin (le temps a passé super vite en si bonne compagnie), le dernier métro est déjá passé, alors nous nous retrouvons á 6 dans cette cave intimiste, pour deux ou trois derniéres chansons, juste pour les valeureux amateurs de vraie bonne musique, de vraiesmedium_Tomasz.3.jpeg humanité et gentillesse, de grand talent, et d'émotion brutes, tout simplement. Tomasz me fait l’IMMENSE PLAISIR de jouer Crossroads, de Calvin Russell, dans la meilleure version qu’il m’ait été donné d’entendre. Quelle âme, quelle sensibilité... Un énorme MERCI á toi, ami, pour ces moments magiques. Ensuite il a repris une de ses compos, et a terminé avec, je vous le donne en mille, Tostaky ! Nous nous donnons rendez-vous ici même en décembre, et nous partons dans la nuit (non sans avoir remué ciel et terre et mis sans dessus dessous le Bateau Ivre á la recherche d’un bouton noir perdu), en quête d’un taxi. J'en repére un assez rapidement pour mon amie, qui s'y engouffre prestement. Quant á moi, je marche une bonne demi-heure jusqu’aux environs de Montparnasse, oú je héle fortuitement un NoctamBus qui me déposera á 5 minutes de chez moi ; j’allais prendre un taxi (présents en nombre ce soir, je n’aurais eu aucun mal á en obtenir un, et j’en ai croisé pléthore sur ma route) quand ce bus providentiel s’est offert á moi... Donc, arrivée á la maison vers 2 heures du matin ; grignotage rapide ; écoute en boucle du Crossroads de Tomasz, que j’ai pêché sur son site, et je file au lit fissa, fort de ces formidables moments vécus ce soir dans un certain bateau, ivre de musique, de retour d’une soirée qui n’avait rien d’une galére...