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film - Page 31

  • Miami VICE : Collateral Bis ?

    J'ai regardé hier soir, après une longue sieste qui avait presque le goût d'une nuit (courte) de sommeil récupérateur - je suis rentré fourbu, cassé, vidé, épuisé d'une longue journée - l'excellent film de Michael MANN, MIAMI VICE. J'avais adoré Collateral, j'ai retrouvé avec joie Jamie Foxx et les atmosphères lourdes et délétères qui sont la marque de fabrique de Michael Mann. Jusqu'où aller trop loin, dans une opération en sous-marin ? Comment gérer une histoire d'amour sansee05eacd65c8eac0e9cad0808a804d95.jpg avenir avec la femme du truand-en-chef ? L'amitié entre deux co-équipiers. Voici quelques thèmes dévelopés dans cet excellent film, qui m'a en outre remémoré le séjour que j'avais moi-même fait à Miami il y a quelques années... Acteurs impavides, action à gogo, balles perdues et trouvées, ambiance glauque d'un polar noir et sans concession. On retrouve ici le thème de prédilection de Mann, le noir et le blanc, l'ombre et la lumière. Mais sans manichéisme, deux flics sachant nager en eaux troubles, aux frontières de ce qui est légal ou moral.

    EDIT - 18/10/2007 : Miami Vice tourne en boucle sur mon lecteur de DVD depuis 3 jours. C'est un fait. J'aime les ambiances lourdes et moites de ce Miami-là. J'aime l'impression de désespoir sourd qui transparait dans les scènes, les dialogues, les situations viciées. J'aime l'idée que les flics eux-mêmes nagent en eaux troubles, tout en gardant une confiance mutuelle inébranlable. J'adore les musiques et j'adore la netteté de ces images d'Épinal magnifiques d'une Floride rêvée... Mais attention, l'envers du décor n'est jamais aussi rose que les flamants. Je me souviens lorsque j'étais moi-même à Miami, le guide Lonely Planet stipulait bien de ne pas s'égarer dans les coins mal famés de la ville. En fait de coins mal famés, j'aurai plutôt fréquenté les magasins d'usine (outlets) et les boutiques du centre-ville ! La seule bourde que j'ai faite, là-bas, aura été de me laisser tenter par l'achat d'un téléphone mobile flambant neuf (Nokia 8990) pour la modique somme de... 400 dollars ! C'est vrai que c'était un beau joujou... mais en avais-je vraiment besoin, sans doute pas. Je l'ai depuis revendu pour une centaine d'euros à une boutique spécialisée...

    Pour en revenir au film de Michael Mann, outre le côté glauque, noir, visqueux du scénar, de la mise en scène et de l'interprétation, il faut dire aussi que les images sont d'une beauté glaçante. Le tournage s'est effectué à l'aide d'une caméra numérique Haute Définiton, et le piqué est superbe, avec parfois des effets de grains qui renforcent l'aspect "sale" du film. be44d22d4339693063546d144d973237.jpgLe fond est au diapason de la forme, et ça aussi, c'est la marque de fabrique de Michael Mann. Les dialogues sont réduits au minimum, dans ce monde de brutes, c'est l'action qui prime ! Et de l'action, il y en a à revendre : et que ça pétarade dans tous les coins, et que ça explose, et que ça se tire dessus, ça cogne, ça frappe, et ça canarde à tout va... Le happy-end hollywoodien, à l'instar de celui de Collateral (je trouve d'ailleurs que Miami Vice est de la même veine, de la même trempe, et pourrait presque faire figure de second volet d'un dyptique dont le thème serait vivre et laisser mourir dans les bas-fonds de LA ou Miami), laisse également un goût âcre dans la bouche, un goût amer. Quelque chose s'est cassé dans ces personnages ; il y a un arrière-goût de dégoût, une rancoeur blette, une avarie parasite issue de cette plongée dans la noirceur et l'amoralité et le vice de Miami. Et puis il y a cette histoire d'amour entre le flic et la belle truande. On voit naître la passion, réelle, et l'on sait qu'elle est immanquablement vouée à l'échec ; on ignore comment cette relation se terminera, on sait qu'elle se terminera et on pressent qu'elle s'achèvera sur une impression pas nette. Les deux protagonistes savent que leurs heures sont comptées. Ils savent que cette histoire passionnée est sans lendemain, mais ils ont chacun leurs bonnes raisons de le savoir... Cet aspect romantique m'a beaucoup touché, d'autant plus que la love story se termine par une séparation forcée dont les affres se feront sans doute sentir longtemps, et dont l'intensité marquera sans doute à jamais ces deux amants. En effet, à la fin, le flic met son Amour à l'abri des poursuites pénales, non sans peine, et au prix d'une séparation radicale, définitive et douloureuse. Coup de blues. Bleu à l'âme. Lame de fond. Fondu au noir.