Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

film - Page 14

  • Barbier BARBANT

    Dimanche 27 janvier 2008. Après une longue semaine bien remplie, y compris hier samedi (jogging, assemblée générale de mon assoss, excellente soirée dans le 16e - un grand merci, Natouna), je décidai de rester tranquillement chez moi ce dimanche, mais d'aller voir Sweeney TODD à Convention avec e81542ee60257bafa1af6d7882cc8b96.jpgCurriculum, Vitae et Claude du Comptoir. J'avais adoré, à l'époque, Sleepy HOLLOW, avec son ambiance sombre, ses personnages tourmentés et la beauté des dialogues en bon anglais British ; je me rappelle avoir recommandé ce film, pour cette raison linguistique notamment, à tous mes stagiaires d'anglais... et je me souviens avec émotion de cette séance du début 1999, pour d'autres raisons, beaucoup moins cinématographiques...

    J'ai retrouvé dans Sweeney TODD cette beauté de la langue anglaise (rimée, en plus) et les ambiances très Burtonesques. J'ai retrouvé un toujours excellent Johnny DEPP et une toujours très mignonne Helena BONHAM-CARTER - la girlfriend de Tim BURTON, qui s'époumone souvent pour le plaisir du spectateur. J'avais adoré cette actrice dans un film éminemment émouvant, Conversations with a Woman. J'ai retrouvé aussi les amples mouvements de caméra et une certaine emphase cinématographique. Sweeney TODD est beau, Sweeney TODD est clinquant, Sweeney TODD est ampoulé, mais Sweeney TODD est barbant, et vous me passerez ce jeu de mots facile, d'ailleurs soufflé par Curriculum. Pourquoi barbant ? Car, nonobstant toutes les qualités mentionnées ci-dessus, il manque un élément pour moi capital, c'est-à-dire l'émotion. Et dans Sweeney TODD, point d'émotion, ou si peu. Ce film me rappelle les salons de démonstration de matériel HI-FI (que je fréquentai assidûment jadis) : c'est beau, ça en jette, mais ça n'émeut pas, c'est froid et impersonnel. Et pourtant, l'histoire, assez forte, avait de quoi faire pleurer dans les chaumières. Avait de quoi donner froid dans le dos. Mais non. BURTON a choisi de centrer son film sur le visuel, sur une sorte de grand-guignolesque emphatique et sanguinolant, dénué de toutbd3dead770e414e8676aa7c4f7ad3909.jpg affect. Je me suis dit, au sortir de la salle : Tiens, voilà encore un film fait pour l'intellect, pas pour l'affect. C'est une belle démonstration de savoir-faire, une belle démonstration d'acteurs, tous très bons, mais ça ne trotte pas dans la tête... C'est du prêt-à-consommer, du beau mais du vide. C'est esthétique, mais ça sonne creux.

    Et puis, franchement, chose que j'ignorais d'ailleurs en rentrant dans la salle, chose que j'ai découverte à mesure que le film se déroulait : Sweeney TODD est une... comédie musicale ! Enfin, il y a peu de comédie, mais en revanche il a beaucoup de passages chantés ! Non pas que les acteurs s'en sortent mal, au contraire, mais quelle mouche a donc piqué BURTON ? Et quelle monotonie dans les parties chantées ! La musique est complètement plan-plan, à peine gothique ; la pilule serait mieux passée avec, au minimum, quelques soli de guitare sur fond de bande sonore plus moderne, gothisante ou contrastante... Ce côté musical inopportun, voilà encore un élément qui, pour moi, déconnecte complètement l'histoire de la réalité. Cela confère au film un statut d'OVNI, qui correspond sans doute à l'univers de BURTON, mais qui, in fine, fait que cette histoire de barbier se révèle en effet... fortement  rasoir !